Réalité augmentée et réalité virtuelle, le médecin et le patient vont profiter chacun à leur façon des bienfaits de cette nouvelle immersion.
Nous en avions déjà parlé en octobre. Avec un peu de retard sur le planning prévu, ce mardi à 16h, le Dr Thomas Gregory, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital Avicenne AP-HP (France), verra dans ses lunettes Hololens, en hologrammes, les modélisations 3D des clichés anatomiques de son patient. En partenariat avec Microsoft notamment, il réalisera la première opération de l’épaule en réalité mixte. Il interagira avec des tutoriels à distance aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, ainsi qu’en Corée du Sud. Le Dr Thomas Gregory a déjà démontré les possibilités de certaines applications de réalité virtuelle en 2014.
Chez nous, le Dr Johnny Duerinck, de l'UZ Brussel, a récemment dit au magazine Moustique croire de plus en plus au «chirurgien augmenté», afin d'améliorer encore le geste du chirurgien (qui pourra répéter son opération avant) et même permettre les ajustements nécessaires pendant l'opération.
Il y travaille dans le cadre d'un projet nommé INHOVA (INtraoperative HOlolens Visual Assistance). Selon lui, le chirurgien pourra mieux opérer avec un casque Hololens: «On voit apparaître des routes qu'il ne faut pas traverser au risque d'endommager une zone fonctionnelle, comme celle du langage ou de la motricité. Sans ces données, on ne situe pas toujours ce qu'il y a derrière ou autour d'une tumeur.» L'objectif est d'avoir une chirurgie moins invasive ou une meilleure récupération pour le patient. Lorsqu'il aura les financements, le Dr Duerinck espère réaliser la première opération dans un peu plus d'un an.
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