Le CHR de Liège et le Ziekenhuis Oost Limburg participent à une étude clinique sur le développement d’un appareil prénatal portable qui permet la surveillance fœtale à distance et la détection d’un éventuel travail prématuré.
Bloomlife est une start-up sortie de la tête d’un liégeois vivant aux USA. Julien Penders, Co-Founder & CEO de Bloomlife, est ingénieur en informatique.
L'intérêt de sa solution pour lui est double: «Nous mettons à la disposition des mamans un objet connecté qui répond à ses questions et besoins et, dans le même temps, apporte des nouvelles données objectives et quantitatives aux médecins. Données qui permettront, à terme, de réduire les complications de grossesse et d’accouchement.»
La société vient de finaliser une levée de 4 millions de dollars. Ce qui permet à Bloomlife de totaliser des fonds d’une valeur de 6 millions de dollars. Tout a démarré aux USA: «Nous avons réalisé en mars 2017, le lancement de notre premier produit grand public orienté sur le tracking des contractions. 1.500 mamans l’ont déjà utilisé. Les mamans utilisent Bloomlife plus de 2h en moyenne par jour.»
Test en Europe
En Europe et en Belgique, le produit est en phase de test, il n'est pas encore disponible commercialement. «En 2018, nous lançons une étude clinique multisite pour valider nos algorithmes d’intelligence artificielle pour la détection du travail. Une fois validée, nous envisageons que la technologie devienne partie intégrante du suivi médical des femmes enceintes et, a terme, remboursée. Nous planifions le lancement d’une solution médicalisée pour la détection du travail en 2020.» L’étude clinique en Belgique porte sur 1.000 mamans. «Nous travaillons avec 2 hôpitaux pour l’instant, le CHR de Liège et le Ziekenhuis Oost Limburg a Genk.»
Mais qu’en pense le corps médical?
Les médecins sont de plus en plus convaincus selon Julien Penders: «Pour être honnête, nous nous heurtons parfois à une première réaction hésitante de certains médecins à l’idée de mettre une technologie de monitoring dans les mains des futures mamans. Mais quand ils réalisent pleinement le potentiel de cette technologie et le rôle qu’elle peut jouer dans la réduction des problèmes liés, par exemple, aux accouchements prématurés, cette première réaction laisse vite place à un enthousiasme qui débouche parfois sur une collaboration.»
Au CHR de Liège, le Dr Chantraine est prêt à commencer les tests: «Nous allons avoir des patients et nous pourrons tirer des conclusions dans plusieurs mois. En Flandre, les médecins ont fait des études préliminaires et ils paraissaient satisfaits.» Quelque 90 patientes du CHR de Liège participeront à l’étude clinique au début de l’année 2018.
Les deux hôpitaux ont pris le temps d’intégrer le projet dans leur travail comme le précise Julien Penders: «Nous travaillons avec le Ziekenhuis Oost Limburg depuis la création de Bloomlife en 2014. Le Dr Gyselaers, chef de clinique en Gynécologie et Obstétrique, nous suit depuis nos débuts. L’interaction avec Liège remonte à 2013, où j’exposais alors l’idée de Bloomlife au Pr Foidart et à son équipe clinique, avant même que la société ne soit créée! Je suis heureux de revenir à Liège et de pouvoir travailler avec le Dr Chantraine.»
La parole est à présent aux nombreuses mamans belges qui vont bénéficier de ce nouveau suivi technologique.