Le Réseau santé wallon (RSW) vient d’en informer les MG du sud du pays: depuis mardi, la lisibilité par le patient de son sumehr a évolué. Ce qui a changé, c’est le statut d’accès par défaut: il devient «accessible au patient». Les documents hospitaliers sont aussi concernés.
L’étape intervenue ce 2 octobre s’inscrit dans le cadre de la loi sur les droits du patient, indique le RSW. Et s’aligne sur les recommandations de l’Ordre. C’est un changement de principe (on passe de «sumehr lisible par le patient si le médecin qui l’a émis sur le RSW le permet» à «sumehr ouvert par défaut au patient sauf si le médecin intervient») qui avait été approuvé aux dernières AG de la FAGW. Autrement présenté: si avant, il fallait une manipulation pour permettre la lecture du sumehr, à présent, il faut une manipulation pour la restreindre.
Le Réseau a préparé un tutoriel qui explique, à renfort de captures d’écran, comment procéder pour faire cette marche arrière. Il faut, en bref, que le MG se connecte, sur le site du RSW, à son espace professionnel privé, section profil, gestion des paramètres. Là, il peut choisir de contrecarrer la solution par défaut.
En outre, il peut, de ce même écran, gérer la lisibilité des documents produits par les hôpitaux où le patient s’est présenté en consultation ou a été admis (rapports, résultats d’analyses, imagerie…). Car depuis mardi, la publication d’un sumehr déclenche la lisibilité immédiate, pour le patient, des documents hospitaliers disponibles à son sujet sur le RSW. Jusqu’ici, cette lecture était déterminée par le choix de l’hôpital qui, en postant des documents sur le RSW, leur appliquait l’un des 4 statuts suivants: accès possible, jamais possible, possible après 30 jours ou possible après décision dans ce sens du médecin traitant. Désormais, ces deux derniers statuts (après 30 jours et après décision du médecin traitant) sont devenus «accès possible».
Commentaire du Réseau aux MG: «[nous offrons] la possibilité de libérer l'accès aux documents automatiquement lors de la publication d'un sumehr (…) - ce qui vous évitera de devoir libérer l'accès de ces documents un à un via [notre] portail». Si un MG profite de cette possibilité, l’accès sera activé lors de la publication d'une nouvelle version du sumehr.
Tout en veillant à rester prudent dans le partage de données médicales, il me semble important de considérer nos patients comme ... adultes. La littératie en santé ne peuvent rester des mots. C'est avec eux qu'il faut partager en priorité !
— Michel Devriese (@dentistebe) 5 octobre 2018
Le problème ne réside pas dans le fait que le patient accède à ses données mais dans celui qu'un tiers peut lui imposer de les consulter en sa présence, que ce soit en gage de confiance par son conjoint ou un parent voire en prélude à un contrat avec un employeur ou un assureur.
— David SIMON (@Freedoc_be) 5 octobre 2018
C’est justement pour cela que le médecin peut continuer de « bloquer » le partage. Mais il faut arrêter d’infantiliser « par défaut » les patients en leur interdisant « par défaut » l’accès à LEURS données.
— Michel Devriese (@dentistebe) 6 octobre 2018
Je pense qu'il est temps de sortir du paradigme "médecin garant du dossier médical". La littératie en santé et en santé numérique doit être une priorité pour le pouvoir public et les soignants. Idem pour une éducation précoce à la santé et une politique de prévention cohérente.
— Nathalie Schirvel (@NatSchirvel) 6 octobre 2018
Plus de secrets ... partageons tout , divulguons tout .... on verra alors ce qu’on a perdu.
— Gilbert Bejjani (@drbejj) 6 octobre 2018
Entre laissez le patient gérer son dossier médical, mettre en place une vraie litteratie&éducation, mettre en commun les data de santé dans des structures publiques et démocratiques d'un côté ET tout divulguer de l'autre ... merci de mesurer la nuance.
— Nathalie Schirvel (@NatSchirvel) 6 octobre 2018
Croire qu’un patient demandera qu’on lui interdira d’accéder à ses propres données me semble vain.
— David SIMON (@Freedoc_be) 6 octobre 2018
Et on ne peut lui donner tort.
L’accès libre par défaut s’imposait donc fort logiquement.
Cher David tes craintes concernant l'accès aux données de santé par l'employeur ou l'assureur témoigne d'un manque de confiance envers les médecins du travail ou les médecins conseil.... inscrits à l'Ordre tout comme les autres et soumis aux mêmes directives déontologiques.
— Nathalie Schirvel (@NatSchirvel) 6 octobre 2018
Ce qui m’interpelle:pourquoi le consentement est il automatique en cas de DMG électronique ? Or le DMG est nécessaire pour certains avantages financiers! En clair: si le patient veut les avoir il DOIT donner son consentement: conflit d’intérêt + conflit éthique. @Maggie_DeBlock https://t.co/kJNvHa0R1v
— Dr Thomas Orban (@OrbanDoc) 4 octobre 2018
> Le débat continue sur @MediSphereHebdo @NumeriKare.be
Derniers commentaires
Dominique NARCISSE
06 octobre 2018Et qui empêchera un futur employeur ou un assureur d’exiger du patient qu’il lui montre son dossier informatique en direct ? Au risque de ne pas engager ou sur primer le patient ? Faut -il protéger les patients de moins de ? 60 ans ? Ainsi ?
Dr Narcisse
Dominique DELUNE
04 octobre 2018PIEGE à CONS : La Carotte : On Offres aux Médecins qui envoye des Shumer = la "carotte" .
Puis on le Piège en offrant aux patients de quoi lui contester ce qu'il écrit ET permet au patient d'aller d'1 Médecin à l'autre (Shopping Médical) el "jetant" ce qui ne lui convient pas comme 1 Kleenex Usager . Sans compter qu'il peut contester via son Avocat = "le" Merdier !
Dominique DELUNE
04 octobre 2018C'est Pourquoi je REFUSE de faire des Shumer