Vidis: vers un dossier de médication partagé en 2020?

Vidis est l’acronyme de Virtual Integrated Drug Information System. La philosophie de ce projet piloté par l’Inami - qui en réalité n’est pas nouveau mais connait un sursaut -, c’est de stimuler le partage de données sur la médication d’un patient entre ses soignants. Les explications de Jeroen De Wilde (Inami), chef de projet.

Vidis, c’est l’un des 44 projets figurant dans le plan d'action e-santé 2019-2021, la ‘roadmap 3.0’», contextualise Jeroen De Wilde. «C’est une évolution de la prescription électronique. Il vise à stimuler et organiser le partage d’informations sur différents aspects du traitement médicamenteux d’une personne (*) entre les acteurs de l’ambulatoire, entre les hôpitaux et l’ambulatoire, et aussi avec le patient lui-même et son entourage. En fait, on souhaite intégrer dans un endroit virtuel des éléments qui existent déjà dans différents systèmes qui, à ce jour, ne se parlent pas entre eux.»

Cette intégration se fera au bénéfice final du patient. «Vidis veut augmenter la transparence de ces données, pour que tous les soignants qui gravitent autour d’un patient soient en possession de la même info sur son traitement. Ce qui va contribuer à optimaliser leur intervention. Des projets à dimension multidisciplinaire seront plus faciles à mettre en place, par exemple. Quant au patient et ses proches, eux aussi accéderont aux informations les plus actuelles, les plus complètes, à travers le portail fédéral Masanté.»

De quels éléments consignés dans des systèmes épars parle-t-on? «Par exemple des schémas de médication et des notes de journal qui se trouvent dans les coffres-forts des réseaux de santé. Vidis a pour espoir de pouvoir les visualiser. Dans le système Recip-e, vous trouvez les prescriptions électroniques encore non exécutées. Dans le DPP des pharmaciens, le dossier pharmaceutique partagé, il y a les médicaments délivrés au patient… Etc.»

Quel serait le gros avantage de Vidis, pour un médecin prescripteur? D’après notre interlocuteur, d’avoir une vue, à partir de son DMI, sur ce qui a été exactement délivré au patient en officine. «Mais nous n’en sommes pas encore là », tempère Jeroen De Wilde. Car les négociations autour de la possible intégration de ces données de sources diverses battent toujours leur plein.

Avec de la part des participants une réceptivité au projet? «Tous les secteurs me paraissent enthousiastes. Tout le monde est d’accord sur le concept. Bien sûr, pour la mise en œuvre, il y aura énormément de détails pratiques à régler. Mais j’ai le sentiment que le climat est constructif.»

Quand peut-on s’attendre à voir le projet aboutir, dès lors ? L’Inami a-t-il un calendrier espéré? «Ce système virtuel, on aimerait l’avoir avant fin 2020, si les discussions se passent bien. Nous avons l’intention de travailler progressivement, avec des ‘releases’ successives.» La première pourrait arriver en juin 2020, mais on n’en saura pas plus sur ce qu’elle concernera exactement: c’est toujours en négociation…

Est-ce qu’on n’a finalement pas perdu du temps, par le passé, avec le développement autour de «l’info médicament» de plusieurs systèmes parcellaires, qui cohabitent sans interagir? C’est d’après notre interlocuteur «une bonne question», qu’il ne souhaite pas commenter.

(*) ce qui inclut les traditionnelles prescription, délivrance et administration, mais aussi le cas échéant des actions comme la révision de médication ou la réconciliation médicamenteuse

> Plus d’info dans le plan e-santé 2019-2020, pages 186 et 187. L’Inami procédera également à la publication d‘explications sur Vidis sur son site web, début 2020.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.