Flandre: la commission d'enquête sur les crèches sévère envers l'agence Grandir

La commission d'enquête du parlement flamand sur la sécurité dans le secteur de l'accueil de la petite enfance, instaurée après le décès en février d'un bébé dans une crèche de Mariakerke (Gand), a finalisé son rapport. Il pointe durement du doigt la direction de l'agence Grandir, qui abrite l'office flamand de la naissance et de l'enfance "Kind en Gezin", a-t-on appris mercredi.

L'opinion publique avait été choquée par la mort d'un bébé de six mois, violemment secoué le 18 février dernier au sein de la crèche 't Sloeberhuisje, à Mariakerke. Cette affaire, dans laquelle le père de l'exploitante de la crèche a ét&e acute; inculpé, avait jeté une lumière crue sur certains lieux d'accueil jugés problématiques, d'autant que la crèche de Mariakerke avait déjà fait l'objet de nombreuses plaintes de parents, en vain.

L'administratrice générale de Grandir, Katrien Verhegge, n'est pas épargnée par le rapport de la commission d'enquête. La direction de l'agence s'est insuffisamment saisie des problèmes que connaît le secteur en termes de sécurité d'accueil, et a échoué dans sa détection des problèmes, affirme le rapport. Elle n'a pas réagi de manière adéquate et n'a pas ressenti l'urgence d'intervenir, poursuit le document, qui pointe aussi des lacunes de gestion et un manque d'autocritique de l'agence.

Pour la commission d'enquête, une intervention urgente est nécessaire au sein de la direction pour rétablir la confiance à "Kind en Gezin". Cette administration, équivalent flamand de l'ONE, avait été regroupée en 2019 avec d'autres départements en charge de la jeunesse pour former l'agence Grandir ("Groeien").

L'ex-ministre de la Santé Wouter Beke (CD&V), qui avait démissionné en mai après avoir été fragilisé, entre autres, par le drame de la crèche de Mariakerke, est également mis en cause dans le rapport. Il a trop fait confiance à son administration, dit le document, confirmant un aveu du ministre lui-même lors de son audition devant la commission. Les députés soulignent que les fautes "qui ont été commises au sein de l'administration tombent sous la responsabilité politique du ministre".

Le rapport formule 75 recommandations, a précisé le président de la commission d'enquête, Koen Daniëls (N-VA). Elles vont de la demande d'instaurer un point de contact unique pour les plaintes à un meilleur traitement de ces dernières, en passant par une réforme des inspections, la primauté du principe de précaution ou encore un renforcement de l'encadrement via l'abaissement du ratio enfants-adultes accompagnateurs.

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