Un procureur d'Ankara a ordonné lundi la remise en liberté conditionnelle de huit membres de l'Union des médecins de Turquie (TTB), arrêtés la semaine dernière pour avoir critiqué l'opération militaire menée en Syrie, selon une responsable de la TTB.
Les 11 membres de l'instance dirigeante de la TTB avaient été arrêtés mardi dernier pour avoir publié un texte qualifiant la guerre de "problème de santé publique" et se terminant sur l'injonction "Non à la guerre, la paix maintenant et partout".
Trois d'entre eux avaient été remis en liberté conditionnelle vendredi et les huit autres ont été entendus par le parquet qui a ordonné lundi leur remise en liberté sous contrôle judiciaire, a indiqué une responsable de la TTB.
Des syndicats à Diyarbakir, principale ville à majorité kurde en Turquie, ont critiqué lundi l'offensive turque en cours dans l'enclave kurde syrienne d'Afrine, apportant leur soutien au communiqué de la TTB.
"Non à la guerre, la paix maintenant! Nous, en tant que composantes des forces démocratiques et représentants des syndicats KESK, DISK, TMMOB de Diyarbakir, nous signons la déclaration + La guerre est un problème de santé publique + qui a été publiée par l'Union des médecins turcs", a déclaré lors d'une conférence de presse Dogan Hatun, président de la branche locale de l'Union des Chambres des Ingénieurs et des Architectes Turcs (TMMOB)
L'appel de la TTB a été soutenu également par les branches locales de la Confédération des syndicats des travailleurs du service public (KESK), de la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie (DISK), et du syndicat des travailleurs de la Santé (SES).
La Turquie a lancé le 20 janvier une offensive à Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie, contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) qualifiée de "terroriste" par la Turquie mais alliée des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
Dès le début de l'opération, baptisée "Rameau d'olivier", le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à l'unité nationale et assuré que ceux qui manifesteraient contre l'offensive paieraient un "prix très élevé".
Depuis le 20 janvier, 449 personnes ont ainsi été arrêtées pour avoir partagé des contenus critiquant l'opération sur les réseaux sociaux, et 124 ont été arrêtées pour avoir manifesté contre l'offensive, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié lundi.
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