Une capsule à suicide testée en Suisse

Une capsule à suicide, appelée Sarco, aurait dû être inaugurée il y a quelques jours mais cette inauguration a été définitivement reportée, ont indiqué dimanche ses exploitants. Cette décision a été prise en raison de la détérioration de l'état psychique de la personne choisie pour l'utiliser. Un nouveau candidat devrait tester la machine encore en 2024

La capsule "Sarco" vise à permettre aux personnes souhaitant mourir de le faire en appuyant sur un bouton. Une importante quantité d'azote est alors libérée et supplante l'oxygène. La personne perd conscience après quelques inspirations d'azote et décède après environ 5 minutes.

La personne qui avait été choisie pour l'inaugurer, une Américaine dans la cinquantaine, aurait dû utiliser la capsule le 17 juillet, selon Florian Willet, de l'organisation "The Last Resort". Son état psychique s'est cependant détérioré. 

"Compte tenu de sa situation, il est clair que cette personne doit désormais recevoir des soins psychiques plutôt qu'une assistance au suicide", estime dimanche dans un communiqué l'Australien Philip Nitschke, concepteur de la machine controversée.

La décision a donc été prise d'annuler la procédure. M. Willet indique que l'organisation a perdu contact avec l'Américaine, qui se trouvait en Suisse. "Nous sommes inquiets et espérons qu'elle va bien", dit-il.

Philip Nitschke est désormais occupé à la présélection du prochain candidat, selon "The Last Resort". "Les postulations ont considérablement augmenté depuis la récente médiatisation de la capsule", déclare M. Willet, se disant confiant quant à une première utilisation en 2024.

L'inauguration de "Sarco" a fait couler beaucoup d'encre dernièrement. Le canton du Valais a notamment interdit son utilisation sur son territoire.

En Suisse, le suicide assisté est autorisé sous plusieurs conditions dont un encadrement par un médecin. Il doit aussi être désintéressé. En cas d'incitation ou d'aide au suicide pour des motifs égoïstes, cet acte est passible d'une peine allant jusqu'à cinq ans de prison. Le Code pénal ne contient toutefois pas de réglementation précise de l'aide au suicide, selon l'Office fédéral de la santé publique.

L'organisation "The Last Resort", fondée il y a quelques mois, est financée par des dons privés, avait-elle indiqué lors d'une conférence de presse la semaine dernière. L'utilisation de la capsule serait aussi autorisée aux personnes qui n'en sont pas membres.

Toute personne ayant des idées suicidaires peut contacter la ligne d'écoute du Centre de Prévention du Suicide au 0800/32.123 (elle est anonyme, gratuite et disponible 24h/24). Plus d'infos sur www.preventionsuicide.be.

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