La planification de l'offre médicale fait fausse route (GBO)

Pour le GBO/Cartel, la planification de l’offre médicale, telle qu’elle est conçue actuellement, fait fausse route . "Elle est rendue caduque et perverse par le principe de la libre circulation des médecins en Europe parce  que le flux des médecins étrangers diminue d’autant les chances des étudiants formés en Belgique  d’obtenir un numéro INAMI " déclare jeudi dans un communiqué le Dr Paul Demunck, Président du GBO. 

Pour le GBO, elle a été élaborée jusqu’à ce jour sur base de données mathématiques et en tenant compte du postulat  que l’organisation actuelle des métiers de santé est immuable, notamment quant à la répartition des tâches entre les différents prestataires de soins, bien qu’actuellement des scénarios alternatifs sont  élaborés ; elle est en plus orientée dans une approche communautaire, et donc linguistique, avec la conséquence  que les besoins d’une région comme Bruxelles, dans laquelle des dizaines de langues se côtoient, ne sont  pas vraiment pris en compte et elle est surtout ancrée dans un cadre rigide de distribution de 60 % de numéros INAMI pour les Flamands  contre 40 % de numéros pour les Francophones, ce qui  repose sur une approche grossière de la  démocratie. 

Le GBO/Cartel demande qu’on définisse d’abord ce que sont les véritables besoins de la population.

En fonction de cette étude, il faudra ensuite définir quels métiers de santé répondent le mieux à quels besoins  dans le but d’ainsi mieux définir la répartition des tâches et ensuite évaluer le nombre de soignants nécessaires  dans chaque métier de santé (y compris les spécialités médicales). 

Ces besoins doivent être analysés par entités territoriales et non par communauté linguistique. 

Ce n’est qu’une fois l’analyse de ces besoins terminées qu’on pourra décider du maintien ou non d’une  planification et, si oui, pour quelles spécialités

Dans tous les cas, le GBO/Cartel demande avec force que soit accordé un numéro INAMI à tous les étudiants  surnuméraires terminant leurs études s'ils s'engagent dans les filières réputées en pénurie, en particulier la  médecine générale.

Le GBO/Cartel demande également qu’il soit mis fin au système du lissage, par lequel le  quota fixé pour les francophones est chaque année amputé d’un nombre important de numéros INAMI pour  ‘rattraper’ les surnuméraires du passé : une telle pénalisation est inacceptable en période de pénurie avérée. 

Le GBO/Cartel plaide surtout pour renforcer l’attractivité de la médecine générale et ce à tous les niveaux. Au sein des universités/facultés de médecine qui ne doivent pas uniquement tenir compte des besoins en  force de travail que réclament la recherche et, pour les spécialistes, leurs hôpitaux académiques  mais aussi par une politique dynamique des autorités régionales qui doivent renforcer leur politique de soutien à l’installation des médecins généralistes.

Pour le GBO il faut la mise en place d’incitants pour avoir des médecins en suffisance dans les quartiers en pénurie tout  en permettant aux jeunes médecins d’exercer leur pratique en conservant une qualité de vie et un  bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée ; la mise à disposition pour les jeunes médecins d’infrastructures publiques ou privées inoccupées pour  pallier la difficulté de trouver des endroits accessibles (aussi sur le plan financier) pour installer un  cabinet ou une pratique de groupe ; l’ouverture d’un débat sur la planification à l’installation.

Lire aussi: Le GBO regrette la fin de l'aide à l'installation des généralistes à Bruxelles

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Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    26 février 2022

    L'attribution de nos INAMI à des médecins étrangers, sans quota, est une discrimination à l'égard de étudiants autochtones qui doivent subir des concours d'admission... et pas des examens d'admission...
    nb : dans un concours, celui qui a réussi n'est pas nécessairement sélectionné, vu le quota imposé...
    Dans un examen, celui qui a réussi est sélectionné, peu importe le nombre de réussites...
    Terminons en (re)soulevant le problème des étudiants français : rappelons que ce n'est pas à la Belgique de palier une offre insuffisante de places dans l'enseignement supérieur français, et que les places dans nos universités devraient être attribuées uniquement si il en reste après avoir servi les autochtones...

  • Erwin VUYTS

    24 février 2022

    Bienvenue en Absurdie, seule nation au monde qui fait tout pour empêcher aux plus méritants de ses enfants à accéder à des fonctions dont l'utilité publique n'est plus à prouver, fonctions en pénurie de surcroit....
    Dans quelques décennies, les futurs historiens préfèreront probablement encore essayer de résoudre le mystère de l'Atlantide plutôt que de trouver une explication rationnelle à ce sabordage national...

  • Jean-Marie VAN LAERE

    24 février 2022

    Depuis les années que ce projet est sur la table, il serait ENFIN temps de comprendre que nos enfants belges ont plus le droit que quiconque, d'avoir un n° d'INAMI!!!Que les étrangers qui veulent pratiquer restent chez eux ou passent après les Belges qui ont réussi leurs examens!!!Un petit tour dans les hôpitaux, vous n'entendrez que des noms étrangers! Normal????