«Sanctionner un absentéisme de longue durée trop important dans les hôpitaux serait indécent»

La députée fédérale et cheffe de groupe CDH, Catherine Fonck, s’inquiète d’un texte qui se trouve dans le projet de loi programme du gouvernement fédéral. «On peut y découvrir un volet sanction des employeurs qui ont un flux excessif de travailleurs en invalidité. Toutes les entreprises de -50 travailleurs sont exclus de ce projet...mais pas les hôpitaux alors que nous sommes en pleine crise sanitaire.»

Son sang n’a fait qu’un tour. Plongée depuis des jours dans les pages du projet de loi programme du gouvernement fédéral, la députée CDH Catherine Fonck a avalé son café de travers: «J’ai découvert dans ce texte que le ministre fédéral de la santé veut sanctionner des employeurs qui ont un flux excessif de travailleurs en invalidité. Toutes les entreprises de -50 travailleurs sont exclus de ce projet...mais pas les hôpitaux. Or actuellement, les hôpitaux doivent faire face à de nombreuses personnes en incapacité de travailler.»

Selon la députée CDH, ce texte concernerait les hôpitaux associatifs (sauf des hôpitaux publics comme Ambroise Paré, précise-t-elle). «Il faut se rendre compte qu’ils sont actuellement sous pression avec la covid19 et que cela entraîne déjà un absentéisme élevé du personnel. Ce texte prévoit qu’ils vont être soumis à une sanction s'il y a trop de malades longues durée dans leur personnel. C’est indécent. On sait que les hôpitaux font beaucoup depuis le début de la crise. On sait qu’ils peuvent encore faire plus...mais un moment donné les limites sont là avec les normes d’encadrement, le financement des hôpitaux... Il faut que le gouvernement utilise ses leviers pour agir plutôt que de sanctionner les hôpitaux.»

Dès 2023, cette sanction va s’appliquer:«Il faut que le ministre change son texte tant pour les hôpitaux que pour les maisons de repos. La seule façon de répondre à cet absentéisme, c’est l’action du gouvernement qui le permettra: financement des hôpitaux, le respect des barèmes salariaux, la problématique des normes d’encadrement, de la reconnaissance des spécialisations, de la pénibilité du métier....tous ces leviers ne sont pas dans le chef des directions des hôpitaux mais dans le chef de l’Etat et de son gouvernement. Pour les maisons de repos, c’est la Région wallonne qui devra agir à son niveau évidemment.»

Que va-t-il se passer maintenant?«Nous avons demandé une seconde lecture du projet. Nous allons tout mettre en oeuvre pour que les hôpitaux et les maisons de repos soient protégés en cette période de covid face à un texte de ce type» précise la députée et cheffe de groupe CDH

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.