Le budget de 43 millions d'euros libéré pour les infirmiers spécialisés par le gouvernement est "totalement insuffisant", soutient jeudi la CNE dans un communiqué. Le syndicat chrétien dénonce une réponse tardive et non concertée à la demande des partenaires sociaux.
"Même si nous ne pouvons que nous réjouir qu'une réponse soit enfin donnée aux demandes répétées des partenaires syndicaux et patronaux du secteur, nous devons bien constater qu'aucune concertation n'a été menée pour en définir les modalités", pointe la CNE. "À ce jour, aucune information officielle ne nous est apportée sur l'origine du budget ni sur la compatibilité avec le nouveau modèle salarial", poursuit-elle. Selon le syndicat, cette annonce "semble donc largement dictée par un souci de communication positive vers une partie du personnel soignant".
La CNE ajoute encore que la mesure annoncée "ne résoudra en rien" la pénurie de personnel soignant. Pour elle, "le malaise profond de l'ensemble du personnel soignant doit être entendu".
Le syndicat exige des fédérations d'employeurs "qu'ils arrêtent de bloquer la conclusion de CCT améliorant les conditions de travail, notamment en matière de conciliation vie familiale et vie professionnelle". Il demande également au gouvernement "qu'il stoppe son projet d'interdiction professionnelle pour les non vaccinés, perçu comme stigmatisant et dangereux en matière de santé publique en période de forte pénurie". Il l'exhorte enfin à "libérer un budget supplémentaire important pour déployer un plan d'urgence et à long terme pour rendre à nouveau tenables et attractives les professions de santé".
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), a annoncé jeudi matin libérer 43 millions pour les infirmiers spécialisés, permettant d'octroyer une prime annuelle de 2.500 euros pour les infirmiers spécialisés ayant un titre professionnel particulier et 833 euros pour les infirmiers spécialisés ayant une qualification professionnelle particulière.
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