La circulaire du ministre des Affaires sociales et de la Santé publique Frank Vandenbroucke avait suscité en novembre dernier l’inquiétude parmi les responsables des postes de garde de médecine générale. Le ministre tente d’apaiser cette inquiétude et promet des moyens supplémentaires pour soutenir les postes de garde. La période transitoire pour se mettre en règle, y compris à propos de la « nuit profonde » est prolongée jusqu’au 1er mai 2023.
On se souvient de la circulaire ministérielle du 21 novembre concernant les changements à mettre en place au niveau des postes de garde de médecine générale. Une période de transition de trois mois avait été prévue. « Cela a soulevé de nombreuses questions et a causé pas mal de soucis chez les généralistes et au sein de leurs groupes de garde », a déclaré la députée Catherine Fonck (Les Engagés) qui interrogeait le ministre Vandenbroucke au Parlement. Les médecins craignaient un lourd impact de ces nouvelles mesures sur la qualité, la fiabilité et même les chances de survie du système d’appel via le 1733 pour l’aide médicale non urgente.
La suppression de la notion de « nuit profonde » en particulier, était incompréhensible, souligne Fonck. Cette disposition avait été mise en place pour renforcer la sécurité des généralistes lors des visites nocturnes à domicile. La députée se demande si le ministre a préalablement consulté à ce sujet les généralistes et leurs organisations.
« Nous investissons actuellement des moyens supplémentaires visant à renforcer les postes de garde de médecine générale, pas seulement pendant les week-ends mais aussi en semaine », répond le ministre à la critique selon laquelle la survie des postes de garde en médecine générale serait menacée. « Ces investissements supplémentaires doivent être très ciblés dans l’intérêt des patients et des généralistes. Une concertation est dès lors absolument nécessaire ». Et Vandenbroucke ajoute qu’il va entrer en discussion avec les postes de garde.
Selon le ministre, la circulaire de novembre était nécessaire pour instaurer une procédure plus standardisée. « Un bon protocole de triage et une manière uniforme de travailler via le 1733 constituent des garanties préalables indispensables pour atteindre une organisation optimale des postes de garde de médecine générale » assure-t-il. Les différents niveaux de triage ont donc été clairement redéfinis. Dans les huit niveaux, trois sont importants pour le généraliste. Au niveau six, le patient est dirigé vers le poste de garde et on attend une réponse dans les deux heures. Au niveau sept, le délai est de douze heures mais en fait c’est pour la fin de la période de garde. Au niveau huit, on demande au patient de prendre contact avec son médecin traitant après la garde, c’est-à-dire pendant les heures de travail « normales ».
« Aux niveaux six et sept Il est important que l’opérateur puisse transmettre de manière standardisée les données nécessaires au poste de garde », explique le ministre. « Cela signifie aussi qu’au poste de garde, quelqu’un puisse lire ces données dans les cinq minutes et avertisse le médecin qu’un patient est en route vers le poste ou qu’une visite à domicile est attendue. Dans certaines régions, l’habitude a été historiquement prise que le 1733 prenne contact directement avec le généraliste. Il n’est normalement pas dans les objectifs que le 1733 prenne sur lui ces fonctions de secrétariat. »
Vandenbroucke constate qu’en ce qui concerne la « nuit profonde », le Manuel belge de la régulation médicale est interprété de manière différente dans la partie francophone et dans la partie néerlandophone du pays. « Pendant la nuit profonde, les généralistes du sud du pays ne sont disponibles que pour les pensionnaires des maisons de repos et les patients palliatifs ou pour les constats de décès. Une maman dont l’enfant présente une forte fièvre est redirigée vers un service d’urgences ou s’entend demander d’attendre le lendemain. »
En raison de ces situations historiques, le ministre Vandenbroucke a prévu une période transitoire pour se mettre en règle. Cette période transitoire est prolongée jusqu’au 1er mai. Au terme de ce délai, le ministre entend que les postes de garde de médecine générale se soient conformés aux règles en vigueur.
Derniers commentaires
Virginie Derkenne
30 mars 2023faudrait il d'abord avoir des préposés au 1733.....les nuits sont juste infernales!