Près d’un Belge sur trois a donné son consentement pour l'échange de données médicales via le dossier patient électronique. En mars dernier, plus de 140.000 demandes de données de santé de patients ont été introduites par voie électronique par les prestataires de soins. C’est 14 fois plus que l’année dernière à la même époque, indique la mutualité chrétienne (MC).
L’échange électronique de données médicales ne cesse de prendre de l’ampleur, souligne la MC, qui ajoute qu’en Belgique, trois médecins généralistes sur quatre conservent les dossiers de leurs patients sous forme digitalisée. Le droit a un dossier santé fait partie des huit droits du patient prévus par la loi, rappelle-t-elle.
Donner son consentement est une démarche qui ne s’avère pas particulièrement compliquée. Il suffit de se tourner vers son MG, son pharmacien ou sa mutualité. En Fédération Wallonie-Bruxelles, le Réseau Santé wallon (RSW – www.rsw.be) et le Réseau santé bruxellois (RSB – www.reseausantebruxellois.be) peuvent aussi être contactés. A l’instar des prestataires, les patients ont la possibilité de consulter leur dossier médical, précise la MC d’après laquelle ceci offre «l’opportunité de mieux évaluer les soins, de poser des questions plus précises et d’instaurer un meilleur dialogue avec les prestataires de soins en vue d’établir le traitement le plus adapté».
Le Réseau santé wallon émet toutefois certaines réserves quant à l’accès direct des patients à leur dossier médical électronique. Le RSW n’est pas favorable à un accès immédiat et complet. Des réticences qui visent à protéger le patient. Quelle réaction pourrait-il avoir seul, face à son écran, lors de la découverte de mauvais résultats médicaux, en l’absence de médecin pour les interpréter? Le patient pourrait aussi subir des pressions de tiers (d’un assureur, par exemple) lui réclamant de produire des informations liées à son état de santé. Pour éviter certaines dérives, le RSW propose l’instauration d’un délai de six semaines avant que les résultats soient visibles. Le temps pour le patient de rencontrer le médecin prescripteur de l’examen.
Détail de ces suggestions qui rament à contre-courant d’une position dominante dans Medi-Sphere n°512.
