45% de la population a un IMC trop élevé

L’enquête nationale de consommation alimentaire 2014-2015 a sondé 3.200 personnes sur leurs comportements en matière de nutrition – et bien d’autres aspects connexes. Le verdict anthropométrique est tombé: plus d’un quart (29%) des moins de 65 ans sont en surpoids, et 16% obèses.

Quand Maggie De Block a communiqué début octobre autour du relèvement des taxes sur l’alcool et les sodas, dans le cadre du taxshift, des voix se sont élevées pour dire que des mesures purement fiscales se voyaient commodément parées de vertus de santé publique. Et un peu hâtivement, dès lors que les conclusions de l’enquête nationale de consommation alimentaire que la ministre avait commanditée pour tracer les axes d’une politique nutritionnelle efficace, n’étaient pas encore connues. Cette fois, ça y est. L’ISP, l’Institut scientifique de santé publique, vient de livrer les premiers enseignements (*) de ladite étude, qui arrive dix ans après sa première édition, en 2004.

L’un des principaux enseignements est que les Belges ont une propension au surpoids qui ne s’infléchit pas, épingle Sébastien Daems, porte-parole de l’ISP. Les conclusions anthropométriques sont alarmantes: 45% de la population a un IMC trop élevé. Quelque 29% des moins de 65 ans sont en surpoids et 16% sont obèses. Les chercheurs ont relevé sur la décennie écoulée une hausse de la proportion des 15-64 ans à présenter un tour de taille trop généreux: 25% en 2004 contre 34% en 2014. «Le Belge devient donc de plus en plus lourd au fil des ans, mais il est important de faire remarquer que, parallèlement, on voit progresser sa prise de conscience du problème. Le public n’a jamais été aussi conscientisé sur l’excès pondéral. Il cherche davantage qu’avant à contrôler son poids, se tourner vers des choses plus saines… Mais, dans les mensurations relevées, cette prise de conscience ne porte pas encore ses fruits». L’enquête a chiffré à 35% la part des femmes et 21% celle des hommes qui voudraient perdre du poids. Un quart des Belges disent ne pas se soucier du verdict de la balance, et la moitié vouloir maintenir l’aiguille stable. «C’est important de nuancer le taux inquiétant de surpoids par cette notion de conscientisation qui progresse aussi, et fonctionnera vraisemblablement un jour.»

A plusieurs reprises, Medi-Sphere a évoqué l’implication des MG dans la lutte contre les kilos, non sans relayer l’idée d’une grande impuissance – ou sentiment d’impuissance – de leur côté, ou de crainte de voir le patient se fermer, n’étant pas venu consulter pour ça. Ce constat émergeait en tout cas d’une récente étude qualitative de l’Observatoire de la Santé du Hainaut sur le DMG+, montrant que les MG hennuyers avaient quelque peu renoncé à s’attaquer au problème – et plus généralement à la prévention primaire.

Parmi les autres conclusions de l’ISP, citons sans exhaustivité que l’allaitement maternel exclusif des enfants dure moins de trois mois en Belgique (l’OMS recommande six mois), que 4% de nos concitoyens sont susceptibles de souffrir de troubles comme l’anorexie et/ou la boulimie, que les deux tiers des Belges se disent favorables à une réglementation de la pub alimentaire ciblant les enfants, pour le trop gras, trop sucré et trop salé, que 47% sont partisans de l’instauration de taxes sur la malbouffe et 74% d’un «subventionnement» des aliments sains.

 

(*) Les conclusions seront livrées en trois rapports, les suivants étant pour janvier puis juin 2016.

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