Accord médico-mut: «On n’est nulle part» explique Jacques de Toeuf

«C’est un peu comme en 1916 dans les tranchées, chacun observe l’autre camp sans bouger.» C’est ainsi que Jacques de Toeuf présente les négociations autour du prochain accord médico-mutualiste. En théorie, il devrait être conclu pour le 21 décembre afin d’être présenté au Comité de l’assurance de l’Inami.

«Il n’y a pas encore eu de réunion préparatoire réunissant tous les intervenants», nous confiait le président de l’Absym fin de la semaine passée. «Nous n’avons même pas eu de réunions bilatérales avec Jo De Cock, le président de la commission nationale médico-mutualiste. A la dernière réunion, il nous a présenté un document d’une page et demie reprenant les éléments qui lui semblent importants pour les différents interlocuteurs. On n’est nulle part

L’accord 2016-2017 devrait idéalement être présenté au Comité de l’assurance de l’Inami durant les vacances de Noël, le 21 décembre. «Aucune réunion du Comité de l’assurance n’est organisée avant. Tous les accords devront être avalisés à cette réunion. Il n’y encore rien. Il faut bien reconnaître qu’il n’y a pas d’enjeu. Il n’y a pas d’argent à distribuer et pas de marge de croissance. Il faut réaliser 50 millions d’économies et on nous réserve 25 millions à répartir sous certaines conditions. On peut toujours essayer d’habiller au mieux la mariée. Plus elle est moche, plus on lui met des jupons. En définitive, cela ne change rien.»

Le président de l’Absym estime qu’il faut au moins débloquer la situation pour les postes médicaux de garde. «Suite aux entretiens que nous avons eus avec les autorités, il a été précisé qu’un budget de près de 5 millions d’euros pourra être utilisé pour les postes de garde qui existent déjà. Si on n’inscrit rien dans l’accord afin d’arriver à une solution pérenne en 2016 pour l’agrément des postes de garde, cela ne sert à rien de discuter. Pour le reste, il y a énormément de demandes qui sont en attente et ne seront pas satisfaites. Nous sommes, à mon avis, au bout des “transfusions” budgétaires. On ne peut, par exemple, raboter davantage le budget de la chirurgie pour augmenter les consultations des gériatres. Certaines nouveautés ne sont pas payables. On aimerait, par exemple, pouvoir rembourser un examen de tomographie par cohérence optique (OCT), dont la réalisation est obligatoire pour pouvoir bénéficier du remboursement de certaines thérapies. Cela fait des années qu’on demande le remboursement de cet examen. Les autorités nous le refusent. Nous avions cependant proposé des solutions pour dégager un budget au niveau des traitements médicamenteux

Quant à l’indexation des honoraires pour 2017, réclamée par l’Absym, ses interlocuteurs lui on fait comprendre que le budget ad hoc ne pourrait être débloqué qu’en réalisant des économies ailleurs. «Pour l’instant, peu d’éléments attractifs nous poussent à conclure un accord pour 2 ans. Si on en signe un, cela sera pour garantir la sécurité tarifaire aux patients. Par ailleurs, nous ne partageons pas les mêmes options que celles exprimées par les 2 autres syndicats médicaux.» Ce qui risque de compliquer les négociations quand elles débuteront.

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