L’accord médico-mutuelliste récemment signé, à satisfait la plupart des parties concernées. Mais cela ne veut pas dire que tout est mieux dans le meilleur des mondes. Les arrêtés d’application doivent venir et ils ne sont pas sans susciter quelques inquiétudes du côté des généralistes de l'ABSyM.
L’accord médico mutuelliste a été conclu peu de temps avant les fêtes. « Reste maintenant à nous montrer vigilants sur les modalités d’application » explique le Dr Luc Herry (ABSyM). « Cela concerne en premier lieu l’interdiction des suppléments d’honoraires pour les BIM. Il semblerait que le ministre Frank Vandenbroucke prépare un arrêté d’exécution qui impose une date prématurée à l’application de cette interdiction. ». Il faut savoir que l’accord médico-mutuelliste ne prévoit pas de date précise pour l’application de ce point. Mais il est prévu que l’interdiction soit reportée à 2025 et qu’elle ne porte que sur un nombre restreint de patients aux revenus limités. Une première évaluation de l’impact sur les revenus des médecins doit être réalisée en 2024, voire 2025. « S’il s’avère que les intentions prêtées au ministre sont réelles, ce sera une fois de plus sans concertation. C’est lassant et même épuisant », dit le Dr Herry. « On se retrouverait ainsi devant de fausses concertations, où le ministre fait passer sa volonté avant tout, sans tenir compte des parties prenantes ».
Luc Herry se dit également préoccupé par la situation des hôpitaux, qui ne fait que se dégrader. Si on ne prend pas des mesures de financement adéquates, on court à la catastrophe. » dit-il. « Il faut faire en sorte d’attirer plus de personnel vers les institutions de soins, faute de quoi on va au-devant de problèmes majeurs. Et cela aura des retombées néfastes sur la médecine générale ».
Et de conclure « Nous avons la ferme intention de mettre par écrit ce que nous pensons indispensable pour la survie de la médecine générale et d’attirer sur ces nécessités l’attention de tous les partis qui vont se présenter aux prochaines élections. »
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