S’il existe de nombreuses structures de soin qui portent le nom de maison médicale, toutes n’adhèrent pas aux principes de la Fédération des Maisons Médicales. Celle-ci défend des valeurs et prône un modèle de fonctionnement bien précis. Si l'on souscrit à ces repères, on peut bénéficier de toute une série de services, dont une aide à la fondation d’une maison médicale.
Il y a maison médicale et « maison médicale ». La Fédération des Maisons Médicales précise que ce terme est protégé à Bruxelles. Dans la réalité, son utilisation n’est cependant pas contrôlée, et il existe donc de nombreuses structures qui s’en donnent le nom sans être liées à la Fédération. Pour celle-ci, « une maison médicale qui répond à son modèle se définit par huit caractéristiques », explique Julie Janssens, chargée de projet à la Fédération. Ces maisons se veulent des lieux d’accueil pour tous, pas uniquement pour les soins : l’écoute, par exemple, y est très importante.
Un fonctionnement pluridisciplinaire et citoyen
Leur fonctionnement est pluridisciplinaire, et la proximité avec le tissu local est essentielle. Les maisons médicales travaillent en réseau avec leur environnement, afin de recentrer le patient dans son propre contexte et de susciter une dynamique citoyenne collective. Les professionnels qui y exercent dans l’esprit de la Fédération croient en l’importance de la mixité sociale. Ces maisons fonctionnent généralement au forfait, bien que 16% des membres soient rémunérés à l’acte, ce qui reste possible, à condition de ne pas mélanger les deux modes de rémunération.
Des valeurs fortes et un statut obligatoire d’asbl
Les décisions sont prises en concertation avec tous les collaborateurs, sans hiérarchie entre les métiers, voire avec les patients eux-mêmes. Les valeurs défendues et pratiquées, inscrites dans la charte sociale, sont la solidarité, la justice sociale basée sur l’équité, la citoyenneté, le respect de l’altérité et l’autonomie. Une maison médicale adopte impérativement le statut juridique d’asbl, bien que des structures préexistantes ayant un autre statut puissent bénéficier d'une période de transition.
Un réseau en croissance constante
La Fédération compte actuellement 139 maisons médicales, dont 76 en Région wallonne et 63 à Bruxelles. Chaque année, entre quatre et huit nouvelles maisons voient le jour, prenant en charge environ 265.000 patients soignés annuellement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Parmi elles, 120 fonctionnent au forfait et 19 à l'acte.
Fonder une nouvelle maison médicale : des valeurs et une démarche structurée
La création d’une maison médicale nécessite l’adhésion aux valeurs et caractéristiques de la Fédération. Celle-ci offre aux candidats plusieurs services de soutien. Pour démarrer, il faut être au moins trois personnes, dont un soignant, avec deux personnes parmi ces trois se destinant à des fonctions différentes. Toute personne motivée peut initier un projet : « On a même vu une maison médicale naître de la volonté d’un groupe de patients », rapporte Julie Janssens.
Un accompagnement personnalisé
Les promoteurs s’engagent a priori auprès de la Fédération en matière de valeurs, de caractéristiques et de statut juridique. Le service d’accompagnement peut les aider dans leur étude de faisabilité, depuis les questions d’implantation jusqu’à la gestion de chaque étape du projet, en passant par les aspects juridiques et immobiliers. « La Fédération a déjà beaucoup réfléchi aux différents défis qu’implique la fondation d’une maison médicale », témoignent Alexandra Mernier, gestionnaire, et le Dr Perrine Rondelet, qui ont ouvert en janvier la « Maison Médicale Meulebeik » à Molenbeek. Toutefois, comme le souligne Julie Janssens, « l’accompagnement ne signifie pas prise de décision à la place des fondateurs ».
Un modèle qui attire les jeunes médecins
« Si 71% des médecins exerçant dans une maison médicale ont moins de 45 ans, cela montre que ce modèle intéresse les jeunes diplômés », observe Louise Soudron, active au service d’accompagnement de la Fédération. Ce modèle présente en effet de nombreux avantages : allègement des horaires de travail, travail en équipe, prise en charge des tâches administratives, etc., des aspirations souvent exprimées par les jeunes médecins.