Contingentement et densité de MG: les nuances de l’ABSyM

Tandis que les ministres De Block et Marcourt promettent de «travailler ensemble à une solution équilibrée» pour les étudiants en médecine, l’ABSyM répète qu’il est indispensable de maintenir une régulation des numéros Inami, pour des raisons qualitatives. Le syndicat qualifie toutefois d’inadéquate la répartition entre spécialistes et MG en francophonie, laquelle souffre aussi davantage de la «non-attractivité d’un certain nombre de zones». Pour lui, certains remèdes à cette situation relèvent du communautaire. 

Hier, à l’issue d’une réunion de travail, Maggie De Block (compétente pour la planification générale) et son collègue à l’Enseignement supérieur en FWB Jean-Claude Marcourt (en charge de définir les sous-quotas entre spécialités et de régir l’accès aux études) ont annoncé la création d’un groupe de travail conjoint composé d’experts et de conseils juridiques. Mission(s)? Dégager des solutions pour les étudiants en cours de cursus et déterminer les actions à entreprendre à la suite des arrêts rendus par le Conseil d’Etat (lire par ailleurs sur ce site «Quotas: «que Maggie De Block agisse et tienne ses promesses»»). 

L’ABSyM salue les efforts consentis par la ministre fédérale pour qu’un cadastre dynamique apparaisse, s’appuyant sur un croisement de données ONSS, Inami, du SPF et des administrations publiques, «adapté quasiment en temps réel aux situations existantes». Pour le syndicat, maintenir une régulation est indispensable, «pour des raisons qualitatives que tous connaissent mais que certains refusent de voir: la qualité de la formation, vu le nombre de maîtres de stage disponibles et les exigences pédagogiques attendues d’eux, ainsi que le nombre de malades et de pathologies existantes dans une population limitée à 11.000.000 d’habitants.» Il souligne aussi l’importance du volume de prestations pour assurer la qualité de la pratique, importance reconnue par les autorités quand elles exigent des seuils d’activité pour être autorisé à effectuer tel ou tel traitement lourd ou semi-lourd, multidisciplinaire ou hospitalier…

Ne nous trompons pas de combat ni d’adversaire, insistent ses président et vice-président, les Drs Moens et De Toeuf. Ils louent «le courage et la sagesse» dont a fait preuve Maggie De Block, «confrontée à la surproduction de médecins organisée par la Communauté française et les universités francophones», de proposer que les étudiants en cours de formation reçoivent un numéro Inami, en échange d’une réduction de l’entrée aux études à organiser au sud du pays. En revanche, ils accusent Jean-Claude Marcourt d’avoir organisé ladite réduction avec des pieds de plomb, «s’obstinant à suivre la politique malintentionnée menée depuis 1999 par ses prédécesseurs communautaires et fédéraux».

Le cas de la médecine générale: des solutions pas que fédérales

L’ABSyM fait observer que la médecine générale est «vue de façon plus attractive en Communauté flamande que française», à en juger par les taux d’inscription en formation de MG à la sortie des études médicales, de «40% en Flandre et de 30% en Wallonie et ce, depuis plusieurs années. Selon des indicateurs de la Commission de planification, les taux d’activité sont également différents: les médecins néerlandophones seraient plus actifs que les francophones.»

Le syndicat poursuit en indiquant que «la répartition entre spécialistes et généralistes est inadéquate en Communauté française et qu’il y a une non-attractivité d’un certain nombre de sous-régions en francophonie nettement plus qu’en Flandre.» Si l’implantation des cabinets MG en zones rurales est chiche, cette attractivité peut être améliorée par des actions fédérales, assure l’ABSyM, «en rencontrant certaines des préoccupations qui donnent [de ce métier] une image plus négative». Exemples? En réduisant la surcharge administrative et en supportant d’un point de vue organisationnel les pratiques de MG.

Cela étant, «un certain nombre de dispositions relèvent du Communautaire», complète le syndicat en citant les aides à l’installation locale de type Impulseo, la modification des quotas ou la stimulation financière à l’installation hors des centres urbains. «L’ABSyM est prête à participer à ces débats futurs, en insistant pour que l’on prête une attention particulière à la qualité des prestations médicales effectuées, à la diversité des pathologies rencontrées et à la formation continue des prestataires.»

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