Il y a un mois Medi-Sphère lançait une enquête* sur le bilan du quinquennat de Maggie De Block., A quelques jours des élections nous publions le volet concernant vos intentions de votes, vos préférences pour un prochain futur premier ministre et si il était préférable qu'un ministre de la santé soit médecin.
Si la réforme de l’Etat se poursuit, vers quelle entité faut-il faire glisser le pouvoir en matière de soins de santé? Un ministre de la Santé crédible doit-il être médecin de formation? A quel parti, à quel meneur, les médecins accorderont-ils leur suffrage? Coup de projecteur sur les tendances dominantes.
Quand on leur demande à quel niveau de pouvoir, Fédéral ou Régions, la prochaine réforme de l’état doit accorder davantage de pouvoir, 44% de MG francophones optent pour plus de pouvoir au Fédéral (avec toutefois un tiers de participants qui jugent que cette nouvelle étape n’est… pas nécessaire!)
Parmi les spécialistes, c’est grosso modo les mêmes tendances. En revanche, au nord du pays, le son de cloche est bien différent - mais est-ce une surprise? Quasi les deux-tiers des généralistes flamands (64,30%) trouvent que c’est aux Régions qu’on devrait davantage donner la main à l’avenir; seuls 18% sont favorables à un renforcement du Fédéral.
Chez les MG wallons et bruxellois, les hommes se prononcent à 50% pour qu’on arme le Fédéral, contre 34% de femmes. Celles-ci sont plus nombreuses (38,6%) à privilégier la passation de pouvoirs aux Régions. Les jeunes apparaissent pro-Fédéral à 57,10%.
Le MR, chouchou de toujours
A quel parti les médecins comptent-ils donner leur voix, le 26 mai? L’enquête confirme la confiance que le corps médical place de longue date dans le MR. Celui-ci truste la première place, avec chez les généralistes francophones 35,71% d’intentions de vote. Jacques Brotchi, cité par Le Spécialiste, souligne que son parti «défend les médecins depuis toujours et a récemment imposé à Maggie De Block de donner des numéros Inami». Ecolo affiche 12,70% au compteur, et les récentes Listes Destexhe, 10,32%.
Une tendance notable à épingler à quelques encablures du scrutin, qui trahit la crise de confiance des citoyens envers le système politique: on totalise 19% de répondants qui n’ont pas peur d’affirmer soit qu’ils n’iront pas aux urnes soit qu’ils voteront blanc. Le vote blanc tente à lui seul 19% des jeunes MG, les autres comptant soutenir le MR (61,90%), Ecolo ou le PS (chacun 9,50%). Les MG de sexe féminin sont proportionnellement plus sensibles au programme des verts, manifestement (18,1%).
Et en Flandre? Le trio de tête des partis rassemblant le plus d’intentions de vote chez les généralistes se présente comme suit: N-VA (46,70%), Open-VLD (17,20%) et CD&V (9%). Les scores fluctuent quelque peu mais ce tiercé reste identique pour l’ensemble du corps médical flamand.
Welcome back, Charles
Voilà pour les partis. Voyons au niveau de leurs leaders. Lesquels d’entre eux les médecins verraient-ils pour emmener le prochain gouvernement fédéral? Parmi les suggestions de la rédaction, les MG francophones optent, dans l’ordre, pour Charles Michel (MR, 26,19%), suivi par Olivier Maingain (Défi) et Alexander De Croo (Open VLD), chacun à 13,49%. Maggie De Block (Open VLD) ne récolte qu’un petit 3,97%. Dans les propositions librement émises reviennent aussi les noms de Destexhe (Listes Destexhe) et Magnette (PS). Les spécialistes francophones ont pour leur part également placé en tête Charles Michel et Olivier Maingain.
On peut dire que, de l’autre côté de la frontière linguistique, Jan Jambon (N-VA) fait un carton. Il s’attire la voix d’un MG sur deux (50,60%). Suivent, mais clairement distancés, Charles Michel (11%) et Alexander De Croo (10,60%).
De préférence un/e collègue
Acerbes, de nombreuses questions que la rédaction a reçues à l’attention de Maggie De Block sous-entendaient que cette dernière n’avait pas fait mieux aux commandes de la Santé publique qu’un non-médecin. Il n’empêche qu’un total de +/- 59% de participants, qu’ils soient MG ou MS, restent convaincus qu’il est préférable qu’un ministre de la Santé soit du métier (52% au nord du pays). Au micro de nos collègues du Spécialiste, la députée cdH Catherine Fonck, elle-même néphrologue, a commenté cette attente en indiquant qu’un médecin-ministre a «une connaissance immédiate et une approche de la santé qui doivent lui permettre d’être cohérent».
> Découvrir l'intégralité de l'enquête dans l'édition 626 du journal papier ce jeudi ou en ligne ici