L’ABSyM/BVAS a envoyé en début de semaine au ministre Vandenbroucke une lettre recommandée l’informant qu’elle lançait une procédure de dénonciation de l’accord médico-mutualiste. Mais qu’en pense le GBO/Cartel ?
« Nous attendons cette réunion comme la loi le prévoit et nous verrons ce que le ministre aura à dire." explique son président, Paul De Munck, "L’Absym/BVAS a le droit de dénoncer l’accord sur le plan juridique vu que l’on touche aux suppléments. A notre niveau toutefois, nous n’avons pas à ce stade décidé de le faire....et nous n’avons pas encore décidé de nous aligner sur un vote quelconque lundi. Nous verrons ce qui sera discuté lundi. Il se pourrait d’ailleurs que l’Absym/BVAS fasse marche-arrière sur base des explications du ministre. Je rappelle qu’il faut un arrêté délibéré en gouvernement pour que l’interdiction des suppléments aux BIM soit applicable. Cela peut donc prendre beaucoup de temps...d’autant plus si un parti de la majorité s’y oppose. Il n’y aurait alors pas d’application de la loi. »
Pourquoi le GBO attend ?
Le GBO est viscéralement attaché à la concertation et à la conclusion d’accords pour garantir la sécurité tarifaire. « Nous sommes responsables socialement. Je ne dis pas que l’on ne va pas dénoncer l’accord, mais on réfléchit à deux fois avant de dénoncer l’accord. Parce qu’il ne faut pas oublier que si l’accord est dénoncé, le ministre va décider seul des tarifs. A ce moment-là, la première victime de cette décision risquerait d’être le patient, qui devra peut-être payer des honoraires plus élevés...Nous ne voulons pas que la part que le patient va devoir payer augmente. »
Il va plus loin : « Il y a une deuxième raison pour laquelle on ne veut pas le dénoncer : on ne veut pas perdre les avantages que l’on a gagnés durement dans le cadre de l’accord actuel comme le statut social des médecins en formation, par exemple. . Sans compter que les médecins conventionnés perdraient eux aussi leur statut social. Il faut donc bien réfléchir avant de dénoncer l’accord. »
Un ministre qui ne concerte plus
Le ministre a une fâcheuse tendance à se passer de la concertation selon lui. « Pourquoi décide-t-il de se passer de la concertation comme pour le dossier des 100 millions supplémentaires par exemple ? Ou encore pour les médecins conventionnés ou non ? Le principe d’un accord est de négocier. Le ministre a tendance à l’oublier comme il l'a aussi fait pour la vaccination chez les pharmaciens. Il franchit la ligne rouge et prend des risques. Si l’accord venait à être dénoncé, est-ce qu’il va assumer le risque que tout pourrait coûter plus cher pour le patient ? »
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