Dès aujourd’hui en officine: le pharmacien «de référence»

Hier, Maggie De Block et les unions de pharmaciens ont publiquement lancé la fonction de pharmacien de référence. Ou si on préfère, en néerlandais, de huisapotheker, comme on a un huisarts, un médecin de famille. Une campagne, appuyée par des flyers, est prévue pour sensibiliser la population.

Le pharmacien de référence est l'un des concepts issus du pacte pluriannuel que les pharmaciens ont conclu, ce printemps, avec la ministre de tutelle. Il incarne le rôle d'accompagnement qu’endosse le pharmacien auprès des patients chroniques. Le pharmacien de référence s'assure que le patient connaît les implications de son traitement médicamenteux et qu'il le prend correctement. En outre, il gère le «schéma de médication».

Depuis ce 1er octobre, les patients peuvent désigner leur pharmacien attitré. Pour ce faire, ils signent une convention avec lui. Par patient enregistré, le pharmacien perçoit un montant annuel de 31,80 €. Le patient peut changer à tout moment de pharmacien de référence, mais le forfait ne sera payé qu'une fois l’an. Le fait de s’être choisi un pharmacien référent n’empêche pas de fréquenter d’autres officines.

Repérage intuitif

A l'origine, la formule avait été pensée pour les patients chroniques de 45 à 70 ans, détenteurs d’un DMG. Les critères ont été adaptés par la suite: un patient peut prétendre à conclure une convention avec un pharmacien de référence dès lors qu’il s’est vu, sur les 12 mois écoulés, délivrer au moins cinq médicaments remboursés, dont un traitement chronique. «En Belgique, il y a 2,7 millions de personnes concernées par la polymédication chronique», développe Fabienne Bryskère, vice-présidente d'Ophaco. «Nous estimons qu'environ 10% d’entre eux sont éligibles à une convention pharmacien de référence, soit 200 à 300.000 personnes. On retrouve dans ces 2,7 millions des femmes qui prennent la pilule et ont reçu sur l’année qui précède quelques médicaments, au gré de maladies épisodiques. Ce n'est évidemment pas le groupe ciblé par la mesure.»

«A côté de cela, il y a des patients qui prennent de façon chronique un médicament dont le bon usage doit leur être expliqué soigneusement et/ou à plusieurs reprises, mais n’atteignent pas le total des cinq médicaments sur l'année. De toute évidence, le pharmacien les conseillera avec toute l’attention souhaitable bien que, dans ce cas précis, le forfait ne lui sera pas versé. Nous comptons sur nos membres pour reconnaître les patients qui ont besoin d’un suivi plus poussé.»

Un budget insuffisant?

«En 2017, nous disposons pour cette nouvelle initiative d’un budget de 2 millions d'euros», indique Lieven Zwaenepoel, président de l’APB. «A 31,80 euros de forfait par personne, il est possible d’établir près de 63.000 conventions.» Le budget a été dégagé par la disparition de l’honoraire DCI. Les pharmaciens avaient jusqu'à présent reçu une rétribution pour l’exécution des prescriptions en DCI, car cela nécessitait un certain ajustement dans la gestion des stocks. Maintenant que le système est rodé, ces moyens peuvent être réaffectés. «Si nous constatons que plus de personnes que prévu s’enregistrent auprès d’un pharmacien de référence, alors il nous faudra chercher du budget supplémentaire ailleurs.»

Le soutien des MG

Les associations de MG apportent leur soutien à la démarche des pharmaciens. «Le pharmacien de référence pourra jouer son rôle de superviseur de la médication», a commenté le Dr Roel Van Giel, président de Domus Medica. «C'est une évolution que nous, médecins de famille, suggérions depuis longtemps.»

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