L’empreinte carbone d’une activité est devenue un paramètre incontournable. Mais en quoi le généraliste est-il concerné ? Est-il un producteur important de CO2 ? Oui, il l’est. Alors, comment peut-il réduire son empreinte ? De nombreuses solutions existent, et chacun peut agir à son échelle. Ces idées ont notamment été discutées lors du récent Congrès de médecine générale du CMG.
Pour beaucoup de généralistes, la voiture est indispensable. « Une enquête menée auprès de 133 médecins généralistes en France a montré que 24 % d’entre eux se déplaçaient à vélo », rapporte le Dr Emmanuel Prothon, maître de conférences à l’université de Bordeaux. Pour les autres, le choix du véhicule est crucial. La voiture thermique est plus polluante que l’hybride, qui elle-même émet davantage de CO2 que la « tout électrique ». Cependant, même parmi les véhicules électriques, il y a des différences : les plus petites voitures, avec leurs batteries réduites, ont une empreinte carbone moindre sur l’ensemble de leur cycle de vie.
Optimiser la consommation énergétique du cabinet
La consommation énergétique des cabinets médicaux représente une autre source d’émissions. De nombreux médecins utilisent encore des systèmes de chauffage à base d’énergies fossiles, une pratique qu’il est préférable d’éviter. Bien que les chaudières à bois soient une alternative, elles émettent des particules fines. Un audit énergétique peut aider à identifier des améliorations pour le chauffage, l’eau chaude, la ventilation et l’isolation des locaux. Cependant, si le médecin n’est pas propriétaire de son cabinet, il n’a pas toujours la main sur ces décisions.
Réduire la taille des locaux
La surface des locaux joue également un rôle dans la consommation énergétique. En Suisse, les cabinets de médecine de famille occupent en moyenne 102 m². Les experts estiment qu’une réduction à 60 m² pourrait non seulement diminuer l’empreinte carbone, mais aussi réduire les coûts de fonctionnement.
Limiter l’impact des appareils électroniques
Les appareils électroniques, omniprésents dans les cabinets modernes, contribuent aussi à l’empreinte carbone. Il est possible de prolonger leur durée de vie et de limiter la taille des fichiers informatiques stockés, en privilégiant le noir et blanc pour les documents scannés, ce qui est moins énergivore que la couleur.
Prescriptions et empreinte carbone
Les prescriptions, qu’elles soient diagnostiques ou thérapeutiques, constituent le poste le plus lourd en termes d’impact environnemental. Les examens d’imagerie, par exemple, consomment beaucoup d’énergie. Limiter leur utilisation aux cas nécessaires est une démarche écologique. Pour les médicaments, les inhalateurs à poudre sont préférables aux modèles liquides, bien que le choix dépende souvent des contraintes médicales. La déprescription, l’éducation des patients à éviter le gaspillage, et la préférence pour des médicaments produits localement sont autant de moyens de réduire cet impact.
Une gestion raisonnée des consommables
Enfin, les consommables médicaux méritent une attention particulière. Par exemple, le coton, très gourmand en eau pour sa culture, peut être remplacé par des alternatives plus respectueuses de l’environnement. Les choix judicieux dans ce domaine peuvent contribuer à une pratique plus durable.
De nombreuses pistes s’offrent donc aux généralistes pour réduire leur empreinte carbone, de l’optimisation des déplacements et de la consommation énergétique à une gestion plus écologique des prescriptions et des consommables. Chaque geste compte pour limiter l’impact de la profession sur l’environnement.