La question est revenue sur le tapis, à la dernière AG de la FAGw. A l’heure où l’on prône les échanges informatiques et la multidisciplinarité, les infirmières spécialisées en diabétologie ne pourraient-elles pas accéder aux éléments du dossier des diabétiques qui sont pertinents pour optimiser leur propre intervention?
A l’avant-dernière AG, les généralistes estimaient manquer d’infos pour se prononcer. Après réception de divers courriers explicatifs, la profession a entériné ce samedi l’idée d’un partage de données utiles avec les infirmiers en diabétologie de 1ère ligne encadrant leurs patients en pré-trajet ou trajet de soins. Comme des résultats de labo par exemple, résume le Dr Delrée.
«Il ne faut pas oublier que le dossier appartient au patient, libre de souhaiter un partage de données », développe le président de la FAGw. « Certains confrères restent dans une logique paternaliste, sous-tendue - comme souvent - de bonnes intentions. Se sentant garants du secret, du bon usage des infos, ils redoutent de trop élargir les accès. Attention que chaque métier de santé doit avoir une raison légitime d’accéder aux données pertinentes. Un kiné, un infirmer, n’a pas à aller dans des parties du dossier médical n’ayant rien à voir avec ce qu’il soigne. C’est sa responsabilité d’avoir le comportement adéquat. Le MG, même s’il s’en tracasse, doit apprendre à lâcher du lest.»
Le Dr Delrée profite de l’occasion pour rappeler aux MG un fondamental: les sumehrs qu’ils exportent sur le Réseau santé wallon ont vocation à être partagés; il est judicieux de les rédiger en accord avec le patient, celui-ci pouvant préférer que certaines données sensibles ne soient pas reprises. «Omettre tel ou tel antécédent, dans certains cas, ça va chipoter un médecin, assurément. Mais on ne peut pas interdire au patient de vouloir soustraire des éléments. Maintenant, si ceux-ci sont vraiment déterminants médicalement, le MG peut essayer de le raisonner. Je m’exprime ici à titre purement personnel, mais je trouve qu’il y a des choses qui devraient toujours être mentionnées, comme une hépatite C active par exemple. Il en va de la sécurité des soignants qui prennent le patient en charge.»
L’acceptation d’un partage bien défini avec les infirmiers spécialisés va être communiquée au Réseau santé wallon, indique encore notre interlocuteur.