Echographie en MG: «il y a un combat à mener pour une reconnaissance»

La question du code de nomenclature pour le développement de l’échographie est centrale en médecine générale. «Il y a un combat à mener pour qu’il y ait une reconnaissance comme au GD de Luxembourg, en France, en Allemagne où des codes sont prévus pour les échos cliniques.»

Pour le Dr Pierre Nys qui utilise l’échographie dans sa pratique, il faut répondre à cette question avec nuance: «Je mentionne toujours dans le dossier médical du patient que je fais une échographie et pourquoi je la réalise… Je suis médecin déconventionné et je fais l’écho s’il le faut. Je ne me battrai pas personnellement pour un code.  L’écho se fait de plus en plus ( en médecine générale et en kiné  sur le terrain), et il est donc temps de baliser la pratique.» 

Eviter les abus
Toutefois, les abus doivent être évités. «On doit mettre en place un protocole clair pour savoir "quand en faire ou pas" et surtout valider les formations. Le code ne pourra exister que s'il y a des formations de qualité, validées et reconnues. Il faut aussi discuter avec des radiologues à propos des examens que l’on peut faire ou pas en définissant un périmètre de travail. Nous devons, à mon sens, passer par des collaborations universitaires.»

Pour sa part, le Dr Vincent Parmentier SSMG insiste sur le fait que la question de la création d’un code de nomenclature doit être au centre de la réflexion: «Il y a un combat à mener pour qu’il y ait une reconnaissance comme au GD de Luxembourg, en France, en Allemagne où des codes sont prévus pour les échos cliniques. Cela permettrait de réduire les coûts pour la sécurité sociale et les soins de santé si l’examen est bien effectué évidemment. Cela diminue aussi les phénomènes d’irradiation pour le patient.» 

Une autre question est complexe selon lui: Quel prix conviendrait-il de mettre pour ce type d’acte? «Le coût ne doit pas nécessairement être plus élevé. Beaucoup de pays y ont déjà réfléchi. Ils ont mis des gardes fous. Ne réinventons pas la roue.»

Aujourd’hui, comment cela se passe sur le terrain? Comment facture le généraliste? «Les généralistes conventionnés ne peuvent pas facturer de suppléments. Le prix d’une installation de ce type peut varier fortement entre 12.000 à 25.000 euros.»

Ne pas remplacer l’hôpital
Le Dr Nys (association EBECHO) entend être vigilant à une potentielle dérive du système face à des hôpitaux surchargés et des délais d’attente pour les patients: «Ma consultation n’est pas faite pour faire de l’échographie en urgence à la place de l’hôpital. Ce n’est pas le but ni notre rôle. C’est un complément à notre diagnostic.»

Ces dérives, le Dr Parmentier (SSMG) y est aussi très vigilant: «Il faut plus d’un mois dans certaines régions du pays pour disposer d’un examen. Le délai se réduit si on paie plus dans des centres privés, cela ne va pas. Mais il faut connaitre les limites du POCUS («point-of-care ultrasonography»): Si un patient vient et me demande une échographie du foie sans examen ou anamnèse, je ne le ferai pas...mais la demande existe. Il faut évidemment éviter que les généralistes fassent des échographies "à tour de bras" sans question clinique et formation adaptée. Ce serait tout à fait contre-productif et exposerait à un risque de surdiagnotic et de surtraitement. La WONCA est très claire là-dessus.»

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