L’impact du problème climatique sur la santé est sous-estimé selon une majorité de médecins ayant répondu à notre dernière enquête. L’association Hygiène Publique en Hainaut (asbl HPH), la SSMG et la Cellule e-learning de la Haute école CERA-Condorcet vont lancer plusieurs formations en santé environnement.

Aujourd’hui, encore trop peu de professionnels de la santé et d’acteurs de terrain sont sensibilisés à l’impact de l’environnement sur la santé. Pourtant, cet impact est indéniable selon l’OMS qui souligne que la charge de la morbidité liée aux maladies environnementales représenterait 14% de la charge totale annuelle. Pourtant la thématique intéresse de plus en plus les médecins : c'est  confirmé par les réponses à une des 21 questions du sondage exclusif * que vient de réaliser « Medi-Sphère » et « Le Spécialiste » pour un bilan de la période 2014-2019  et où les médecins ont répondu à la question « A votre avis, l'impact du problème climatique sur la santé  est ...» … sous-estimé pour 54,18% des médecins francophones et 42,92 % des médecins flamands.

Qualité de l'air et métaux lourds

Dans ce contexte, fin décembre, le ministre wallon de l’environnement, CDH, Carlo Di Antonio, a dégagé une subvention de près de 75.000 euros pour l’association Hygiène Publique en Hainaut (asbl HPH), la SSMG et la Cellule e-learning de la Haute école CERA-Condorcet pour promouvoir la formation des professionnels de terrain sur les enjeux de la santé-environnement.

Le projet est dénommé « FORPROTES ». Ce projet consiste à développer et organiser des formations interactives en présentiel. 5 formations seront organisées d’ici la fin de l’année. « En parallèle, l’association Hygiène Publique en Hainaut (HPH) et ses partenaires mettent en œuvre, dans le cadre du plan d’action national environnement santé (nehap.be), le projet EH-MODUL » précise-t-on au cabinet. 

Ce projet consiste à développer 13 modules de formations en e-learning en santé environnement à l’attention des médecins et autres professionnels de la santé. Les thématiques abordées sont les suivantes : qualité de l’air extérieur, qualité de l’air intérieur, pesticides, perturbateurs endocriniens, origine développementale des maladies, le bruit, les métaux lourds...

Demande des médecins

Pour le Dr Orban président de la SSMG, « il y a une double demande au niveau de cette thématique. Les médecins souhaitent des informations et des formations en la matière. Par ailleurs, il y a une volonté de notre part de pousser cette thématique. La santé-environnement sera d’ailleurs à l’agenda de notre Congrès « Jeunes-médecins » du 21 septembre prochain. C’est le Dr John Pauluis qui est la cheville ouvrière du projet pour la SSMG. »

Formations pendant les études

Justement, le Dr Pauluis, médecin généraliste réputé dans le domaine de la santé-environnementale, qui travaille actuellement sur les modules de formation en e-learning, rappelle l’importance de cette thématique pour les médecins : « Dans ce domaine, les patients posent de plus en plus de questions et les médecins n’ont pas reçu de formations spécifiques en la matière. Ils n’ont donc pas toujours les réponses adéquates. Ils sont demandeurs de formations. Par ailleurs,  pour le médecin, la communication du risque à ce niveau est une obligation légale alors qu’il n’est pas toujours outillé. Les médecins sont demandeurs de sites d’informations ou d’applications accessibles sur smartphone sur le sujet. »  

Des résistances

Au fil des modules de formation, le médecin va donc obtenir des réponses à ses questions et des conseils. Il pourra donc se sentir aussi plus à l’aise face à cette thématique : « On constate en effet encore beaucoup de freins comme la résistance au changement ou le sentiment  d’impuissance à propos de la qualité de l’air, ou la peur de culpabiliser le patient... » Pour lui, il y a aussi un manque d’engagements des facultés de médecines universitaires à ce niveau.  Il attend aussi beaucoup des évolutions technologiques en dehors du e-learning : « Nous sommes actuellement dans une période d’allergies pour les patients. Ce serait quand même intéressant à un moment donné que les réseaux AirAllergie et Céline envoient un SMS aux médecins généralistes sur la qualité de l’air et les seuils des principaux allergènes. C’est un réflexe de prévention qui peut être un outil de plus pour les médecins lorsqu’ils voient arriver des patients avec des rhinites ou d’autres symptômes notamment liés à la pollution ou aux pollens. » Nul doute que la sensibilisation va croître en la matière dans les années à venir pour le bien des médecins et des patients.

Si il n'y a pas encore de dates, les modules e-learning seront vraisemblablement accessibles sur le site du SPF Santé ( NEHAP) avec lien probable à  partir du site de la SSMG notamment.  Un initiative qui sera également soutenue par BrainTop , la plateforme e-learning accréditée des journaux Le Spécialiste , Medi-Sphère et Pharma-Sphère.

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Retrouvez le sondage exclusif « le Bilan de Maggie De Block: votre avis compte! » avec les réponses des médecins dans Le Spécialiste et dans Medi-Sphère. A  lire dans nos journaux papier ou en ligne.

* Sondage réalisé en ligne entre le 15 et le 29 avril 2019 sur un échantillon de 1.496 répondants ( 39% de MG - 59% de MS - 2% d’assistants )