Excès en festivals: la mise en garde de Solidaris

Une enquête menée par Solidaris confirme que les festivals sont propices à certains excès en matière de drogues, d’alcool, et aux rapports sexuels non protégés. Des choix de sponsoring «irresponsables» de la part des organisateurs d’une manifestation, impactant in fine les dépenses AMI, devraient selon la mutuelle être sanctionnés par une baisse des subsides publics qui leur sont alloués. 

L’Institut Solidaris a sondé 960 festivaliers âgés de 14 à 30 ans afin de connaître leurs habitudes lors des festivals d’été. Sans surprise, cette période s’avère favorable à l’adoption de comportements à risques.

34% des festivaliers déclarent boire beaucoup de bière et 19% avouent même en consommer «énormément». Plus d’un sur huit assure boire beaucoup ou énormément d’alcool (vodka, whisky, rhum, gin…). 12% prennent beaucoup ou énormément de cannabis, 8,5% de l’ecstasy et 4,3% de la cocaïne. Plus d’un festivalier sur deux (55%) a des rapports sexuels et 10% de ceux partagés avec un partenaire non régulier ne sont pas protégés. Concernant les précautions auditives, ce n’est pas beaucoup mieux: 53% ne mettent jamais de bouchons d’oreille.

Solidaris précise que le profil «à prise de risque maximal» concerne la population consommatrice de mix alcool et boisson énergisante (8%), principalement des jeunes (18-20 ans, voire 15-17 ans). «Ceux-ci constituent indéniablement un profil multi-risques et sont aussi particulièrement jeunes. Incontestablement, de très nombreuses études attestent des dangers réels liés à la consommation des boissons énergisantes, particulièrement envers les adolescents et les femmes enceintes», commente la mutualité socialiste.

Au rayon satisfaction, on pointera le désir des jeunes de voir la prévention se développer. Ils se sentent mal informés sur certains sujets, notamment celui relatif à l’audition. Près d’un sur deux s’est déjà rendu à un stand de prévention en festival et près de 80% des festivaliers reconnaissent les bienfaits de la visite. 63,1% la considèrent comme «assez utile» et 16,8% comme «très utile». Seul  1% (0,9%) qualifie les sites de prévention de «pas du tout utiles».

En conclusion, et en songeant particulièrement aux boissons énergisantes, Solidaris appelle les organisateurs de festivals à «ne pas céder aux recettes de sponsoring à n’importe quel prix». Vœu pieu dont la mutualité socialiste perçoit manifestement la limite puisqu’elle ajoute que les pouvoirs publics devraient moduler les subsides alloués aux festivals en fonction des choix que leurs organisateurs posent en termes de prévention, de sponsoring et d’offre de consommation. «Faute de quoi, ce sont les pouvoirs publics qui financeraient indirectement des pratiques qui impacteront les finances publiques sur la branche assurance maladie.»

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