Hôpital public en France : 1000 chefs de services médicaux démissionnent de leurs fonctions administratives !

" L'hôpital public se meurt, faute de moyens à même d'assurer la qualité des soins et de garantir la sécurité des patients. " Les médecins hospitaliers ont eu beau sonner l'alarme, la rigueur est devenue austérité, puis l'austérité, pénurie. Aujourd'hui 1000 médecins ont annoncé qu’ils n’allaient plus assurer leurs fonctions administratives. Voir en fin d'article la vidéo d'un témoignage poignant qui a fait le buzz sur twitter.

«L'hôpital public se meurt». Dans le Journal du Dimanche (JDD), les médecins français multiplient les prises de parole pour dénoncer la situation dans les hôpitaux publics du pays. Déjà mi-décembre plus de 600 médecins avaient annoncé qu’ils n’allaient plus assurer leurs fonctions administratives pour protester contre le naufrage de l’hôpital public. Aujourd’hui, ils sont 1000. Cela représente « 10% des chefs de service toutes spécialités et services confondus sur l'ensemble du territoire » se félicite le Pr André Grimaldi à l’initiative de cette opération inédite.

Quel impact ?

Sur le terrain, concrètement, ces médecins n’appliqueront plus la codification tarifaire, provoquant ainsi une pagaille dans le système qu’ils dénoncent celui de « l’hôpital-entreprise » instauré en 2009 par la loi HPST du ministre de la santé d’alors, Roseline Bachelot.
Le Pr Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique de l’hôpital Robert-Debré de Paris résume la situation : « je suis chef de service depuis 2006 et n'ai perçu aucun centime supplémentaire pour cette activité qui me prend deux heures par jour en plus de mon rôle de soignant ».

Une réanimation pédiatrique en danger : "A la date du 23 décembre, je n'ai que trois places de libre dans le service (…) Et nous avons dû transférer 25 nourrissons à plus de 150 km du domicile de leurs parents faute de place en pédiatrie dans un des trois hôpitaux habilités d'Ile-de-France "souligne le Pr Dauger.

Pour tous ces médecins la situation est grave : " l'hôpital public se meurt, faute de moyens à même d'assurer la qualité des soins et de garantir la sécurité des patients. Les médecins hospitaliers ont eu beau sonner l'alarme, la rigueur est devenue austérité, puis l'austérité, pénurie. La ministre actuelle ne manque pas de témoigner sa compassion, mais le vrai ministère de la Santé est désormais à Bercy. Nous devons donc nous résoudre aujourd'hui à un mouvement de 'désobéissance' inédit (…) il manque 1,3 milliard d'euros pour répondre à la seule augmentation programmée des charges. L'hôpital se meurt et la ministre ne lui administre que des soins palliatifs "

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.