C’est peu dire qu’une forme de lassitude ressort des premières réactions à l'attaque violente du généraliste forestois, agressé pour des raisons encore inconnues ce jeudi matin à l’entrée de son cabinet. Les autorités se contenteront-elles à nouveau de messages de soutien teintés de fatalisme et de quelques vagues promesses?
Du côté de l’ABSyM, le titre du communiqué de presse était éloquent: «À quand des mesures de sécurité adéquates pour les médecins généralistes?» Marc Moens évoque une «abjecte agression perpétrée par un patient» de ce médecin généraliste et homéopathe réputé sans histoire dans son quartier. «Il y a quelques années, nous déplorions le meurtre odieux d’une consoeur généraliste en région wallonne. Encore récemment, celui d’un confrère flamand dans une zone plus rurale. (…) Depuis de nombreuses années, l’ABSyM tente d’améliorer la sécurité des médecins (généralistes). Hélas, nous sommes baladés d’un service à l’autre depuis bien trop longtemps. Et ce, pas seulement en raison de la complexité de notre structure étatique mais aussi par manque d’intérêt des instances politiques pour ce problème. (…) Les autorités fédérales, communautaires et locales doivent unir leurs forces dans le but d’élaborer un plan d’action cohérent, à même de mieux protéger les praticiens du domaine des soins de santé et plus particulièrement, les médecins généralistes. Tout comme elle en a exprimé la volonté dans le passé, l’ABSyM souhaite y contribuer activement.»
Une profanation, pour le GBO
«L’autre» syndicat dénonce sans équivoque «des actes d’une odieuse lâcheté à l’encontre d’un de ses membres, (…) vécus comme une profanation, un mépris profond des valeurs humaines les plus fondamentales. (…) Même si beaucoup d’agressions sont imprévisibles, nous rappelons que des réunions avec les forces de l'ordre, la justice, les syndicats et l'ordre des médecins ont eu lieu au début de l'année après le meurtre d'un autre de nos confrères. Nous souhaitons que les mesures de sécurité qui peuvent raisonnablement se mettre en place se concrétisent rapidement tout en respectant le caractère confidentiel lié à notre profession.»
Une préoccupation majeure de nos décideurs?
Par la voix de Michel De Volder, son président, la FAMGB souligne l’émotion dans la profession. Elle constate que «les médecins généralistes sont de plus en plus confrontés à de graves faits de violence. En conséquence, elle appelle les autorités politiques à se repencher sur la sécurité des médecins généralistes qui doit rester une préoccupation majeure auprès de nos décideurs.»
Reste à voir si Maggie De Block, fraîchement rentrée de vacances, réagira cette fois avec plus d’empathie affichée et des propositions nouvelles.