Les fondateurs du Réseau santé wallon (RSW) attendaient cette étape décisive depuis longtemps : le ministre Prévot vient, par arrêté, de désigner la Fratem (l’asbl qui pilote le RSW) comme plate-forme régionale d’échange électronique des données de santé. Une reconnaissance synonyme de financement pérennisé - 600.000 euros l’an - , et de consolidation des activités, dont la recherche. Le RSW étudie actuellement une interface mobile, utile en visite.

« Le Ministre Prévot a pris en date du 14/07/2016 un arrêté qui reconnait l’ASBL FRATEM pour une durée indéterminée en tant que plate-forme d’échange électronique des données de santé. Cet arrêté a été pris en vertu du décret du 16 octobre 2015 insérant certaines dispositions dans le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé, relatives à la reconnaissance d’une plate-forme d’échange électronique des données de santé, et de l’arrêté du gouvernement wallon d’exécution de ce décret le 21 avril 2016 », détaille le cabinet de l’intéressé.

Comme on peut s’en douter, au RSW, né en 2006 sous la poussée de médecins pionniers, la nouvelle a été accueillie avec joie et soulagement. L’initiative a longtemps tiré le diable par la queue. L’officialisation de son rôle par le gouvernement wallon amène des moyens stables. « Chaque année, l’asbl recevra un financement récurrent de 600.000 euros », confirme le cabinet Prévot. Elle peut espérer par ailleurs l’une ou l’autre aide d’appoint, non précisée. « Des financements complémentaires et facultatifs seront également accordés par les Ministres Marcourt et Lacroix » [respectivement ministre de l'Economie, de l'Industrie, de l'Innovation et du Numérique, et ministre du Budget, de la Fonction publique et de la Simplification administrative, ndlr]. « [Ils] se sont engagés mais doivent encore organiser ces financements. »

Vous connaissez, en tant que MG, l’activité du RSW. Il répertorie les documents médicaux publiés par les hôpitaux ou les laboratoires privés et organise leur accès aux médecins traitants. De plus, grâce à son serveur dédié à la première ligne, il héberge et organise le partage de données entre prestataires ambulatoires.

Solutions mobiles

Dans sa note-cadre de réorganisation de la première ligne (lire par ailleurs sur ce site « Optimisation de la 1ère ligne wallonne : déclaration d’intentions »), les échanges électroniques sont inventoriés par Maxime Prévot comme outil augmentant les synergies. Le ministre enjoint également à « développer les télépratiques ». Et de fait, le RSW signale que, dans le contexte des expériences d’hospitalisation à domicile (HAD), il étudie actuellement une interface mobile. « Dans ces projets HAD, différents prestataires ont des besoins de partager de l'information de santé au chevet d'un patient, à son domicile », commente-t-on au RSW. Le patient lui-même et ses aidants proches sont également concernés par ce besoin d’échanger des informations. Le RSW compte s’employer à répondre à ces besoins par le biais de solutions mobiles.

Reste que, pour faire circuler de l’info, il faut… la matière de base, des données de patients consentants. Le RSW estime qu’à ce jour, un Wallon sur cinq est inscrit, et un sur deux dans le groupe des patients chroniques. Il rappelle aux MG d’inviter leurs patients à franchir le pas, le cas échéant en les y aidant. Une adresse : www.rsw.be. Une précision : s’inscrire à la plate-forme wallonne vaut pour consentement à l’échelle nationale.