L’UCL, sur demande de la Fondation Roi Baudouin (FRB), a conduit une étude sur les aidants de personnes âgées fragilisées. Ils s’acquittent, en moyenne, de 4,2 heures d’activités pour soigner et accompagner au quotidien le senior dépendant. Si on devait les remplacer par des professionnels, l’addition irait de 270 à 1.200 euros par mois, en fonction du degré de dépendance de l’aîné. Pour la FRB, le MG a un rôle essentiel dans la mise en place de soins à domicile.

Selon la Fondation, les aidants proches, qui 6 fois sur 10 n’habitent pas avec la personne aidée, ont besoin d’être épaulés par les professionnels de l’aide à domicile. «Ces derniers doivent aussi davantage remplir une fonction d’alerte.» L’UCL a relevé qu’une forte pression s’exerçait sur les aidants de plus de 70 ans, qui représentent un petit peu plus de la moitié des aidants cohabitants. En effet, ces proches dévoués, souvent des conjoints, ont tendance à vivre en retrait, ne faisant que peu appel à des structures de répit, s’effaçant derrière les problèmes de l’aidé, au risque d’hypothéquer leur propre santé et de souffrir d’isolement. «Les MG peuvent jouer ici un rôle important pour mettre sur pied des soins à domicile.»

Par ailleurs, la FRB fait observer que les aidants sont bien peu remerciés par la collectivité pour leur contribution dans le système de santé. Ils ont, comme l’a chiffré l’UCL, une valeur économique en termes de prestations de soins, mais génèrent d’autres effets positifs pour les caisses de l’Etat: ils réduisent le risque de chute, préviennent la dénutrition… – bref, plus globalement, ils empêchent la survenue de complications en sollicitant une intervention médicale précoce. Ils ramènent aussi la durée d’une hospitalisation, en moyenne, de 15 à 5 jours. La FRB songe tous spécialement aux aidants encore actifs professionnellement: ils «ont besoin d’être épaulés par des services formels. Le crédit-temps doit faire l’objet d’un large débat de société».