Violence, burnout, dépendances, beaucoup d’embûches se trouvent sur la route du médecin. Et c’est de plus en plus fréquent. Née à l’initiative de l’Ordre, « Médecins en difficulté » s’efforce d’apporter une aide. « Au début, nous avions quelques dizaines d’appel par an », explique Pascale Senny, responsable de l’écoute. « Mais le nombre d’appels n’a cessé d’augmenter. Cette année, nous avions déjà eu plus de 250 appels à la fin novembre »
L’Ordre des Médecins avait lancé en 2016 une action d’aide aux médecins en difficulté. « Médecins en difficulté/Arts in nood », a pris le relai. Elle est hébergée par l’Ordre, qui la subventionne pour environ une moitié de son budget de quelque 300.000 euros par an. L’autre moitié des fonds nécessaires provient de l’Inami.
Le médecin doit prendre soin de lui-même, pour son propre bien-être et pour la qualité des soins qu’il dispense. Il est hautement souhaitable qu’il appelle lorsqu’il est en difficulté. « Nos confrères ne le font pas encore assez » insiste le Dr Victor Fonze, vice-président de « Médecins en difficulté/Arts in Nood ». « Au début, nous avions quelques dizaines d’appels par an », explique Pascale Senny, responsable de l’écoute. « Mais le nombre d’appels n’a cessé d’augmenter. Cette année, nous avions déjà eu plus de 250 appels à la fin novembre ». Dans la moitié des cas environ, l’entretien téléphonique suffit à l’appelant pour reprendre pied. « Mais c’est tout de même un signe d’isolement professionnel », fait remarquer le président, le Dr Michel Bafort. Une bonne centaine d’autres confrères sont en accompagnement.
Mille et une causes
Le médecin en détresse est dirigé vers un « médecin de confiance », un confrère qui s’est proposé pour aider ses pairs. Près d’une centaine se sont déclarés disponibles. Quelques-uns pourraient être accueillis en plus, surtout dans les régions les moins urbanisées du pays. Et aussi parce que l’un ou l’autre souhaite chaque année passer la main. Les volontaires peuvent s’adresser au numéro du centre d’écoute.
La plupart des aidants ont entre 50 et 65 ans mais quelques jeunes médecins, dans la trentaine, se sont aussi portés volontaires. Leur principale qualité à tous est l’altruisme mais les plus expérimentés ont sans doute une plus grande facilité d’écoute, vu leurs années de pratique. Ils reçoivent une indemnité symbolique pour l’aide qu’ils apportent et leur participation à des réunions.
Une des motivations retrouvées des plus jeunes est de s’être trouvés eux-mêmes en difficulté pendant leur formation. Ils ont été aidés et souhaitent à leur tour aider. Les aidants ne sont pas laissés à eux-mêmes. « Nous organisons régulièrement des rencontres et des séminaires en ligne. Des orateurs spécialisés dans la problématique de l’accompagnement y prennent la parole » explique le Dr Fonze. « Des échanges ont lieu. Nous veillons à entretenir un esprit d’équipe, bien nécessaire pour soutenir les aidants eux-mêmes »
A court et à long terme
On peut appeler par téléphone ou par mail. Deux personnes répondent alternativement au numéro d’appel unique. La réponse est en principe immédiate. Si les « écoutants » sont occupés, un message automatique est déclenché dans les 45 secondes et l’appelant est recontacté le jour même. Si la demande d’aide vient par mail et est faite avant 17h, elle est prise en charge le jour même. Les personnes de l’entourage du médecin en détresse peuvent aussi appeler. Celui qui appelle est écouté en toute confidentialité. Les appelants sont des médecins chevronnés ou des médecins en formation. Les motifs de détresse sont multiples : burnout, agressions physiques ou verbales, problèmes de dépendance, y compris la dépendance au travail (ne plus savoir s’arrêter). L’aide ne concerna pas les questions administratives ou financières.
Le choix du médecin de confiance est proposé par « Médecins en difficulté » et validé par l’appelant. Certains médecins en détresse ne souhaitent pas se confier à un confrère géographiquement proche ou qui le connaît déjà. Il arrive aussi que le médecin par lequel l’appelant souhaite se faire accompagner ne soit pas disponible, parce qu’il a déjà pris sous son aile un autre confrère en difficulté. Le médecin accompagnant n’a pas pour mission d’éterniser la relation. Si nécessaire, celui qu’il a pris en charge est ensuite redirigé vers une aide psychologique de deuxième ligne.
> Numéro d’urgence national gratuit 0800 23 460
(du lundi au vendredi de 9.00 heures à 17.00 heures)
> Formulaire de contact par mail https://www.medecinsendifficulte.be/contact/
Lire aussi: Les agressions envers les praticiens en hausse, dénonce l'Ordre des médecins
C’est pas mal qu’il soit plus fait appel à medecins en difficulté. De trop nombreux collègues restent encore isolés et n’osent pas s’ouvrir sur leurs difficultés
— depuydt caroline (@DepuydtCaroline) December 29, 2022
Derniers commentaires
Charles KARIGER
30 décembre 2022Mais voici qui peut nous rassurer. Un certain VDB et M. Facon ont décidé de veiller à notre confort.
Toujours soucieux de nous simplifier le travail, notre vie en général donc, l’INAMI précise que pour « encoder » UN bobo simple, UN SEUL, nous disposons désormais de SEPTANTE-HUIT (78 !) CODES DIFFÉRENTS ! Selon le lieu de la consultation, le moment, l’âge (du Patient), le nombre de malades à ce moment à cet endroit, CINQUANTE-DEUX pour les visites et VINGT-SIX pour les consultations au cabinet.
Je ne sais pas combien de combinaisons cela permet. (Exemple : le soir + moins de dix ans + en même temps qu’un certain nombre de cohabitants). Il n’est pas exclu que pour soulager une urticaire par exemple, il y ait une centaine de combinaisons possibles.
C’est vraiment la garantie que cette facilité nous offre un gain de temps considérable et au Patient « LE BON CODE AU BON ENDROIT PAR LE PLOUC LE PLUS PLOUC » !
Bénédicte VAN BENEDEN
30 décembre 2022L'asbl Emergence vient de lancer un cycle "pleine conscience" :Au coeur du care/Soigner sans se soi nier" animé par un médecin . A proposer/développer?. Je pense que l'assoss "Caruna Sechen" essaie également de développer des ateliers d'aide aux soignants.