Les chaires académiques plus souvent attribuées aux hommes médecins

Les médecins de sexe masculin ont deux fois plus de chances d’accéder à un poste de professeur que leurs consœurs – ou c’est en tout cas ce que l’on observe aux États-Unis, à en croire de nouvelles recherches publiées dans la revue JAMA.

 

Quoique les deux sexes soient représentés de manière à peu près équivalente parmi les diplômés américains, une étude de cohorte portant sur 10% de la population médicale des États-Unis a dénombré 60.609 hommes et seulement 30.464 femmes au sein des facultés de médecine du pays. Ces dames étaient en moyenne plus jeunes que leurs confrères masculins et fortement surreprésentées en médecine interne et en pédiatrie.

Au sein des facultés examinées dans le cadre de cette étude, 11,9% des femmes et 28,6% des hommes occupaient un poste de professeur à temps plein. Cette différence entre les sexes s’observait dans presque toutes les spécialités. Par ailleurs, 9,1% du personnel académique touchait un subside supplémentaire des National Institutes of Health. Cette proportion n’était toutefois que de 6,8% parmi les femmes, alors qu’elle atteignait 10,3% parmi les hommes.

L’explication de cette inégalité entre les sexes est à chercher en partie chez les intéressé(e)s, mais les auteurs pensent néanmoins que les femmes subissent également des discriminations extérieures: elles auraient plus de difficultés à trouver un mentor, seraient moins valorisées, accèderaient moins facilement à une position et bénéficieraient également de moyens plus faibles.

Une research letter publiée dans la même édition du JAMA confirme cette vision des choses. Dans le domaine de la recherche biomédicale, non seulement les femmes représentent à peine 30% des chercheurs subsidiés, mais les hommes bénéficient aussi en moyenne de fonds de départ plus élevés (médiane de 889.000 dollars, contre 350.000 pour les femmes).

Un commentaire également publié dans JAMA plaide en faveur d’une transparence accrue mais aussi de davantage de normes dans la fixation des salaires et l’attribution des fonds de recherche. «Tant que les décisions au sein de nos facultés médicales seront prises par une majorité d’hommes, les femmes continueront à être désavantagées», affirme l’auteure. It’s still a man’s man’s man’s world…

 

Source: Medscape Medical News.

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