Les duos MG-infirmière permettent de suivre plus de patients

Chez nos voisins français, une étude commanditée par le ministère de la Santé a scruté l’impact du dispositif de coopération entre MG et infirmières «Asalée». A-t-il changé la pratique des premiers? Leur a-t-il restitué du temps médical  Qu’en ont-ils fait?  

La coopération entre les deux métiers est supportée par une organisation intermédiaire, Asalée, qui bénéficie d’une convention avec le ministère de la Santé. Les infirmières donnant un coup de pouce aux MG sont des salariées ou des indépendantes à temps partiel rétribuées par l’association.

Elles viennent essentiellement dans les cabinets pour prendre en main l’éducation thérapeutique de patients chroniques (diabète, BPCO, risques cardiovasculaires…) via des séances gratuites. Mais elles assurent aussi, par dérogation, des électrocardiogrammes, spirométries, prescriptions de biologie clinique, examens de pied diabétique, tests de mémoire… Le MG reçoit une petite rémunération mensuelle pour le temps consacré au briefing/débriefing avec elles.

Les chercheurs ont mis en parallèle quelque 400 MG entrés dans l’expérience entre 2011 et 2015 avec plus de 1.100 MG témoins à caractéristiques comparables. Ils ont remarqué chez les «MG Asalée», sans qu’il y ait modification de la longueur de leurs journées de travail, que la taille de leur patientèle s’était accrue notablement (environ 7%), tant au niveau des patients inscrits (en France, un assuré doit se choisir un médecin traitant, ndlr) qu’à celui des patients en file active sur un trimestre (ayant eu au moins un contact). L’entrée dans le dispositif Asalée n’a par contre pas fait croître le total des consultations ou des visites à domicile. Vraisemblablement les médecins participants voient-ils les gens moins souvent.

L’élargissement de la patientèle est plus marqué dans les zones où l’accessibilité aux soins de médecine générale est moins facile (couronnes périurbaines, régions rurales...) et chez les tandems MG-infirmière ayant déjà quelques heures de vol à leur actif.

La hausse moyenne de 7%, mise en rapport avec l’évolution de la démographie médicale, est significative.  Quoiqu’ils en appellent à la poursuite de recherches pour confirmer leurs conclusions, les auteurs estiment qu’Asalée contribue à la couverture de nouveaux besoins et à l’acceptation de nouveaux patients

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