Les hôpitaux «prêts à balayer devant leur porte»

Michel Mahaux est directeur général adjoint de Santhea. Il a livré à Medi-Sphere sa perception de la crise PMG. En bref, la fédération hospitalière comprend que Maggie De Block demande un «arrêt sur image» pour analyser l’efficience des postes. Mais se dit également prête à ce que les MG exposent les reproches qu’ils ont à adresser aux hôpitaux et leurs urgences.

Michel Mahaux accepte — voire appelle — un regard critique des MG sur le fonctionnement de l’hôpital. «Nous savons que les généralistes ont des reproches vis-à-vis de ceux-ci, qu’ils se plaignent du manque de feedback par les spécialistes, ou de besoins non remplis par l’hôpital… Nous sommes tout à fait prêts à entendre ces remarques.» Les hôpitaux attendent du reste le verdict d’une étude du KCE sur les services d’urgence, qui est dans sa dernière ligne droite (Medi-Sphere n°495). Parution du rapport prévue en mars, en théorie.

Par contre, le directeur général adjoint de Santhea n’aime manifestement pas qu’on invoque la question du mode de financement des urgences qui pousserait celles-ci à faire du volume, en «accaparant» une partie de prestations du ressort d’une médecine de première ligne. C’est une démarche intellectuelle qu’il désavoue que «d’extraire ce seul aspect d’un contexte global pour faire un mauvais procès aux hôpitaux. Ceux-ci sont là pour les cas lourds, pas pour se substituer aux généralistes. Ils n’ont pas intérêt à avoir des urgences submergées. D’un autre côté, ils assurent aussi une permanence 24h sur 24. Une fois que les patients s’y présentent, c’est évidemment difficile de les mettre dehors. La question est: pourquoi ces gens viennent-ils encore, alors qu’on est en pleine journée, ou alors qu’il y a une garde, un poste MG? Et du reste, si le modèle de financement doit évoluer pour favoriser la collaboration entre lignes, eh bien, qu’il évolue».

Pas la finalité

Que l’éclosion de postes de garde n’ait pas eu d’impact sur la fréquentation des urgences hospitalières est, on l’a vu ces dernières semaines, un argument qui déclenche invariablement un tir de barrage de la part du front commun de la médecine générale.

Les PMG sont un outil de réorganisation voire de sauvetage de la prestation ‘garde population’ entre MG locaux vieillissants, avec des fusions de zones et (parfois) le retour dans le circuit des confrères qui lorgnaient vers une dispense – d’où diminution de la récurrence. Bref, le front commun a plus d’une fois rappelé que quand un cercle lance un poste, il songe à alléger les conditions de travail de ses membres, et non à influer sur le trafic à l’hôpital. Ce sont dans son esprit deux choses bien distinctes.

 

Cette news constitue un prolongement d’une interview publiée dans le journal Medi-Sphere n° 499, du 26 novembre 2015.

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