L'union professionnelle et le syndicat des ophtalmologues ont annoncé vendredi leur intention d'intenter une action au Conseil d'Etat pour faire annuler l'arrêté royal de la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Maggie De Block, confiant aux titulaires d'une nouvelle profession paramédicale, l'orthoptiste-optométriste, la réalisation d'actes en relation avec les soins oculaires.
Les organisations font valoir des "imprécisions" et des "incohérences flagrantes" dans le texte de l'arrêté royal, jugé de "piètre qualité".
Dans le collimateur figurent notamment les critères, "obscurs, incorrects" et sources de "malentendus", encadrant le renvoi obligatoire, par les orthoptises-optométristes, de patients vers un médecin spécialiste en ophtalmologie. Les ophtalmologues craignent que dans certains cas les troubles visuels réels passent inaperçus alors que dans d'autres cas, des patients ne souffrant d'aucun problème soient inutilement référés.
Plus avant, les orthoptistes estiment que l'arrêté royal dévalue les statuts et compétences des "vrais paramédicaux", tels que définis dans l'arrêté royal du 7 juillet 2017.
Enfin, les syndicats indiquent que le texte de Mme De Block (Open Vld) ouvre la porte à des "abus" en confiant "une activité paramédicale à des optométristes dont les intérêts sont commerciaux et résident dans la vente de dispositifs optiques".
Mais "le plus incroyable est que désormais, des personnes peu ou pas qualifiées pourront dispenser des soins oculaires simplement parce qu'une école leur aura délivré un document qui les autorise à pratiquer les mêmes manipulations qu'un titulaire d'un bachelier en orthoptie", s'offusquent les défenseurs de la profession.
Les organisations regrettent de ne pas avoir été concertées, contrairement à ce qu'affirme la ministre.
Elles disent agir non pas au nom du "corporatisme" mais bien en faisant valoir la "protection de la santé publique". Elles appellent les autorités à revoir et corriger l'arrêté lors de la prochaine législature.
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