Médecin en Haut Pays Bigouden, cela vous (d)irait ? En tout cas, la municipalité de Landudec mouille son maillot pour retrouver un MG à ses 1.400 concitoyens. Depuis fin juillet, elle fait le buzz avec une vidéo rythmée et décalée, tournée avec la complicité de ses habitants. Cette opération, dite #landudoc, culminera au "Généraliste Dating: 60 secondes pour convaincre" que l’ARS - l’Agence régionale de santé - Bretagne organise à l’automne dans les facs de médecine de Brest et de Rennes. 

Landudec, entre champs, cultures de fraises et surfeurs, est ceinturé de sentiers de randonnées - ce qui double sa population l’été. Les facilités locales ne manquent pas, du camping à la discothèque en passant par le home, et c’est plein d’autres intervenants de santé prévenants pour leurs patients, même si parfois «ça peut piquer» - dit l’infirmière, ou bien «craquer» - dit le kiné. Si tous ces bons soins échouent, croque-mort et curé veilleront au (dernier) grain. Ici, pas de maladies hyper-pointues à soigner, des rhumes des foins, des lumbagos, des angines… et une éducation à la vaccination à assurer, parce que, à Landudec, eh bien, ils ne savent pas trop quoi en penser et l’avouent à la caméra. Une ronronnante routine? Dans le Finistère, le danger peut être partout, même derrière la préparation d’une crêpe... Quoi qu’il advienne, les édiles locaux, qui déboulent dans le champ en escadron façon «L’étoffe des héros», seront là pour épauler le nouveau MG tant attendu.

60 secondes, puis toute une vie?

Ce sont ces mêmes édiles qui, en fait, ont fait produire la vidéo, sollicitant un réalisateur de courts métrages de Concarneau, Benjamin Vitrac, qui a joyeusement mis à contribution les gens du coin (allez voir sur You tube, en tapant Toubib or not toubib Landudec, c’est mieux qu’une longue description). La vidéo, qui circule depuis un mois, est en fait destinée à porter les couleurs de Landudec lors du «Généraliste Dating», seconde édition, monté par l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne en septembre et octobre.

But du jeu: comme tout speed-dating, mettre en rapport - en l’occurrence les futurs MG des facultés de Brest et de Rennes et les professionnels déjà installés. Et plus si affinités. Le sésame, pour que les «anciens» puissent étaler le charme de leur pratique devant des stagiaires, remplaçants, futurs collaborateurs ou associés, est un petit film de 60 secondes maximum vantant une dynamique d’équipe, de travail, d’organisation… Après projection générale, les jeunes confrères peuvent aller «au contact» et pêcher plus d’infos dans des stands où l’ARS souhaite «au moins un généraliste, potentiellement accompagné d’un élu local». L’occasion de se faire décrire le quotidien de MG dans tel territoire, les projets en cours, l'accueil de stage et les besoins en remplacement et installation…

Outre ces stands de pairs, l’ARS ouvre l’espace à divers acteurs du système de santé que les jeunes MG côtoieront pour le meilleur ou le pire, durant leur carrière: ses propres services, les URPS (c’est-à-dire les unions professionnelles régionales de médecins libéraux), l’assurance-maladie, le Conseil régional, etc.

D’après la presse française, l’an dernier, lors de la première édition, plus de 20 pôles de santé ou cabinets en quête de l’âme (professionnelle)-sœur s’étaient pris au jeu.