Numéros Inami: les futurs médecins flamands et la N-VA crient au scandale

Les médecins flamands en formation, réunis au sein des VGSO et VASO (*), s’indignent que le conseil des ministres du 12 avril ait «décidé de mettre des numéros Inami excédentaires à la disposition des étudiants francophones en 2019 et 2020 sans aucune condition contraignante». La N-VA embraie. Elle voit là un argument de plus en faveur d’une scission des soins de santé. 

Tout médecin diplômé en 2019 obtiendra un numéro Inami, ce qui met fin à l'incertitude régnant essentiellement au sud du pays. Pourtant, il y a quelques mois, Maggie De Block avait assuré qu'aucun numéro ne serait plus attribué sans un mécanisme de sélection efficace dans chaque communauté, s’étonnent les étudiants flamands. Pourquoi son récent arrêté n’est-il donc pas assorti de cette condition explicite et, même, projette une possible réévaluation des quotas en 2020? C’est, disent-ils, un «chèque en blanc» pour la Communauté française.

VGSO et VASO ont interpellé les partis flamands, et battent le rappel auprès des doyens, universités et syndicats. Ils demandent au Parlement flamand, «s'il n'y a pas de justification politique claire à cet arrêté», d'invoquer le conflit d'intérêts.

Pour être complet, rappelons que l’efficacité de l’examen d’entrée instauré en 2018 côté francophone a été mise en doute, y compris par la ministre de tutelle. Un autre arrêté validé le 12 avril, d’ailleurs, ouvre la porte à l’instauration d’un contrôle supplémentaire. Cette sélection-bis (qui devrait toutefois fois être réexaminée par le prochain gouvernement) «pourrait entrer en vigueur en 2026 s’il s’avérait que l’examen d’entrée de 2020 permettrait à un nombre trop important de médecins d’entamer des études eu égard au quota fixé par la loi», a prévu Maggie De Block.

La N-VA a rapidement apporté son soutien aux VGSO et VASO, jugeant inacceptable que Maggie De Block «s'incline une nouvelle fois devant le chantage des Francophones». Le parti souligne que la Flandre, elle, applique depuis 20 ans le principe légal du concours d'entrée, faisant des déçus parmi ses étudiants potentiels et leurs familles, pendant que les francophones échappent à la sélection. La N-VA espère «que les étudiants flamands désavantagés par l’arrêté De Block saisiront le Conseil d’Etat». Elle voit dans cette affaire un argument de plus, et de poids, en faveur d’une scission des soins de santé.

L’Académie royale de médecine de Belgique a décidé de consacrer, le 30 avril, une journée d’études à la planification de l’offre médicale, en ce compris la question de la ventilation MG/spécialistes. Sont notamment attendus à la tribune les cabinets De Block, Marcourt et Demotte, la Commission de planification et les associations professionnelles de médecins.

(*) Vlaamse Geneeskundig StudentenOverleg et Vereniging voor arts-specialisten in opleiding

Le débat se poursuit sur @MediSphereHebdo et @LeSpecialiste

 

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Derniers commentaires

  • Michel DELBECQ

    27 avril 2019

    Les medecins roumains sont trop peu nombreux.

  • Jacques MAIRESSE

    26 avril 2019

    Le numerus clausus est une connerie imposé par les médecins installés pour créer la pénurie et garder leurs rentrées financières dans le cadre d’une enveloppe budgétaire, les ophtalmologues l’avaient déjà compris dans les années 1970...

  • Jacques HENNEBERT

    25 avril 2019

    Querelle de chiffonnier pour quelques arpents de neige. cf Louis XV.

  • Julien DEBEAUMONT

    25 avril 2019

    Ils ont bien raison, la situation en Wallonie est clairement brouillonne