La SSMG a décidé de collecter auprès des MG francophones, qu’ils soient hésitants ou aguerris avec un clavier, des témoignages sur les difficultés rencontrées en usant des outils de l’e-santé. La description des couacs se fait via un formulaire en ligne, baptisé eCrash (ça ne s’oublie pas…), offrant une typologie des problèmes potentiels. Les témoignages nourriront un feedback de la SSMG aux instances concernées.
Thomas Orban, le président de la SSMG, se défend de se lancer avec ce point de signalement dans une « entreprise de démolition » de la dynamique e-santé. La SSMG répète que la médecine générale n’est pas une profession hermétique aux évolutions technologiques et que la démarche se veut constructive. « Relayer les témoignages doit contribuer à remédier à la méconnaissance qu’ont fréquemment les autorités des réalités de terrain, de sorte à ce que soient développés des outils − et des calendriers − plus adaptés », indique le Dr Orban.
Si la SSMG n’a pas d’opposition de principe à la progression de l’informatique dans les pratiques, elle se déclare inquiète « entre autres du rythme soutenu d’introduction de certains aspects de l’informatisation (on songe à l’obligation d’e-prescription) », et épingle que, d’un autre côté, « le développement par l'Etat d’autres points d’action du Plan accuse un retard indéniable ». Et, protestation qui revenait déjà dans sa sortie sur la prescription électronique (lire par ailleurs e-prescription : la SSMG redoute une perte de qualité), elle se dit « clairement contrariée » à l’idée que les MG aient à disposition des systèmes et applications instables, chronophages, sujets à des bugs fréquents.« De surcroît si leur recours devient obligatoire dans l’exercice du métier ».
Avec le soutien du Collège
Le point de signalement qui s’ouvre ce jeudi revêt la forme d’un formulaire en ligne accessible à l’adresse https://goo.gl/forms/vz3cuzj676vqI4yE2 (ou via www.ssmg.be). Dans la typologie des problèmes établie pour classer les contributions des futurs répondants, on retrouve des domaines comme l’utilisation du DMI, le sumehr, le certificat eHealth, les fonctionnalités du réseau MyCareNet, etc. Mais les MG peuvent aussi s’exprimer de façon générale à propos du recours même à l’ordinateur au quotidien (manque de formation, d’information, de maîtrise du logiciel DMI et de ses fonctions ; défaut de praticabilité en consultation, inadéquation à la visite à domicile…).
La SSMG indique avoir le soutien, dans cette opération, des autres membres du Collège de la médecine générale, soit les syndicats MG francophones, les deux ailes du Fag et tous les DUMG des facultés de médecine francophones. Voilà qui peut faire de la collecte eCrash une opération de vaste envergure, conférant aux résultats qui en sortiront une représentativité difficilement contestable.
A noter encore que la SSMG possède une cellule spécifique qui œuvre à une formation basique en e-santé. Elle propose entre autres des diaporamas didactiques et des capsules vidéo, qui vont de l’eHealthBox à Recip-e en passant par le chapitre IV électronique ou la connexion au Réseau santé wallon.
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