Pays-Bas: les médecins contre l'aide au suicide pour les personnes âgées

La fédération néerlandaise des médecins a qualifié de "non souhaitable" le futur projet de loi visant à autoriser l'aide au suicide pour les personnes âgées qui ont le sentiment d'avoir "accompli" leur vie, même si elles ne sont pas malades.

"Une telle proposition radicale n'est pas souhaitable pour des raisons pratiques et de principe", a indiqué la Société royale néerlandaise pour la promotion de la médecine (KNMG) dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.

Avec la Belgique, les Pays-Bas ont été en 2002 le premier pays au monde à légaliser l'euthanasie des personnes malades dont la souffrance est "insupportable et sans perspective d'amélioration".

Dans le cadre de l'aide au suicide, "les personnes qui pensent, après avoir mûrement réfléchi, avoir achevé leur vie, doivent, sous de strictes conditions et selon des critères très précis, être autorisées à finir leur vie d'une manière qui leur semble digne", avaient affirmé en octobre les ministre de la Santé et de la Justice dans une lettre adressée au Parlement.

Un "assistant à la mort", ayant bénéficié d'une formation médicale spécifique, devra autoriser la procédure après avoir exclu qu'un traitement puisse effacer ce "souhait de mort".

Pour la fédération des médecins, qui représente 59.000 praticiens et étudiants, "une autre loi à côté de la loi sur l'euthanasie va mener à l'érosion de la pratique consciencieuse de l'euthanasie" ainsi qu'à "des sentiments d'insécurité auprès des personnes âgées et la stigmatisation de la vieillesse".

Les médecins néerlandais plaident pour "investir dans des solutions qui répondent à ces problématiques d'un sentiment ressenti d'inutilité chez les personnes âgées".

La KNMG a fait part de ses préoccupations aux quatre partis politiques négociant pour former une nouvelle coalition gouvernementale sur cette thématique qui devrait peser dans l'élaboration d'un accord de gouvernement, sorte de feuille de route de la prochaine coalition.

Alors que les libéraux du Premier ministre sortant Mark Rutte (VVD), les progressistes de D66 et les écologistes de GroenLinks en sont partisans, l'Appel chrétien démocrate (CDA) s'oppose à une telle loi. Toutefois, pour le CDA, favorable à la tenue de ce débat de société, il ne s'agit pas d'un "point de rupture" dans la formation d'un gouvernement.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.