Dans une publication du Forem parue à la mi-juillet, la profession de MG apparaît dans la liste officielle des métiers en pénurie en Wallonie. Ce n’est en réalité pas la première fois qu’elle est classée comme telle. Ce constat avait déjà été dressé en 2009. 

Oui, les médecins généralistes n’étaient pas assez nombreux en 2015 en Wallonie, si l’on s’en tient aux critères du Forem pour déterminer l’état de pénurie d’une profession. Mais non, contrairement à ce que nombre de médias ont indiqué, ce n’est pas un phénomène inédit. Le rapport 2010, basé sur l’année précédente, avait déjà fait état d’un manque de MG.

« La confusion vient du fait que le tableau repris dans l’étude contient une colonne qui indique si le métier était en pénurie les cinq dernières années. Comme ce n’est pas le cas pour le médecin généraliste, le chiffre repris dans cette colonne est 0 », explique Charlotte Thomas, attachée de presse au Forem. Les données statistiques de ce tableau remontaient jusque 2010, alors que la profession avait été considérée en pénurie en 2009.           

Pour rappel, la liste des métiers en pénurie du Forem est destinée à déterminer les études que peuvent suivre, sous réserve de certaines conditions, les demandeurs d’emploi tout en jouissant d’une dispense. Pour qu’un métier soit qualifié comme étant en pénurie, il faut notamment que le rapport  entre le nombre de demandeurs d'emploi inoccupés et le nombre d'offres d'emploi proposées par le Forem soit inférieur à 1,5

Un procédé performant pour jauger l’état de la profession de médecin généraliste alors que peu d’offres sont gérées par le Forem? « Nous n’avons effectivement  très peu de demandeurs d’emploi inscrits chez nous comme médecins », confirme Charlotte Thomas. « Et lorsqu’ils sont inscrits, ils trouvent généralement assez vite un emploi. Ils restent très peu de temps dans ‘la réserve de main d’œuvre’ pour ce métier. »           

Le Forem a exploité d’autres sources et analyses pour évaluer ce cas atypique. « Nous avons notamment consulté le cadastre des médecins par le SPF Santé et la commission de planification de l’offre de santé. » Au même titre que le rapport « Scénarios de base de l’évolution de la force de travail médecins 2012-2037 », qui possède un chapitre dédié à la médecine générale.

« Ces données nous ont permis de confirmer les difficultés rencontrées pour ce métier. Enfin, l’augmentation du nombre d’offres d’emploi qui nous parviennent nous semble traduire certaines difficultés rencontrées par ce secteur pour recruter via ses canaux habituels », conclut Charlotte Thomas.