Créer une commission de planification francophone planchant sur les sous-quotas et favoriser la concertation MG-MS sont deux idées poussées par Cécile Jodogne, ministre de la Santé au gouvernement francophone bruxellois et le Dr Paul De Munck , Président du GBO , mardi à la grand-messe orchestrée par l’Académie royale de médecine à propos de la planification des besoins médicaux.
Paul De Munck s’est exprimé devant un parterre de doyens, d’émissaires politiques et d’organisations professionnelles pour le GBO et son allié du MoDes, mais aussi au nom de la SSMG. Il a rappelé ce que donne le principe de subsidiarité appliqué à la santé: «un soignant se doit de passer la main à plus expert que lui quand il a atteint les limites de ses compétences. Mais il ne devrait pas faire ce qui peut être fait (aussi bien, mieux ? à un moindre coût?) par un autre soignant».
Le Dr De Munck a appelé à baser la planification sur une évaluation des besoins de la population et à oser parler du tabou de la pléthore dans certaines spécialités. Il insiste: pour que ce travail liminaire ne soit pas stérile, il faut lui greffer une réflexion sur la répartition des tâches, histoire de délimiter le «périmètre» de chaque discipline. On connait le vieux questionnement autour des pédiatres qui vaccinent des enfants en bonne santé et des gynécos qui font des frottis de col.
«Tout est dans tout», commente le syndicaliste, et les aspects pécuniaires, qu’on n’étale peut-être pas, sont à l’œuvre aussi. «Cela fait des années qu’on parle de revoir la nomenclature et de réétalonner certains actes.» Cela pourrait ouvrir des possibilités de revenus pour les spécialistes se profilant comme de premier recours, «sans qu’ils doivent ‘faire de l’acte’».
Le Dr De Munck rapporte avoir ressenti, mardi, beaucoup de convergences et de bonnes volontés déclarées, y compris au sein du GBS, le Groupement belge des spécialistes. «Même l’évocation d’un certain échelonnement n’a pas créé de casus belli.»
Cécile Jodogne, seule ministre à avoir fait le déplacement, a suggéré la création d’une commission de planification francophone (pour mémoire, la fixation des quotas est du ressort du Fédéral, mais la répartition en sous-quotas entre les diverses spécialisations relève des Communautés depuis 2014), d’autant que la Flandre s’est déjà dotée d’un pareil organe.
«Je suis assez optimiste, le climat me paraît favorable à de la concertation MG-MS. La question est : qui va prendre le lead de cette dynamique? Le cabinet Demotte, qui avait amorcé la réflexion, ne sera plus là longtemps. Peut-être faudrait-il acter, officiellement, le concept de cette commission avant le 26 mai, que le prochain gouvernement de la FWB puisse s’y mettre rapidement…»
Je me questionne sur l’utilité de dépenser de l’argent du contribuable pour émettre un avis qui ne sera de toute façon pas écouté par un ministre de la santé de l’autre côté de la frontière ! Déjà l’avis de la CP fédérale sur la répartition quotas FR/NL a été ignoré, donc..! https://t.co/yEB95jfHeY
— Giovanni Briganti (@giovbriganti) 2 mai 2019