Postes de garde: quelques ouvertures appréciables, des problèmes à résoudre

A la dernière Commission Médico-Mutualiste les débats étaient largement consacrés à la problématique des postes de garde en médecine générale, une fois de plus. Les participants dans leur ensemble s’accordent néanmoins pour reconnaître que l’Inami est sensible aux doléances des représentants de la médecine générale.

« On va dans la bonne direction » estime le Dr Luc Herry, vice-président de l’ABSyM et président de l’ABSyM- Wallonie. Cela ne veut pas dire que tous les problèmes sont résolus pour autant.

Le problème des frais des PMG et de la rémunération de leurs salariés trouve en partie une solution. L’Inami a pu dégager un budget pour 2022. On se souvient que des dépenses déjà engagées avaient fait l’objet de rejet a posteriori de la part de l’Inami. Finalement, les PMG qui le demandaient ont eu la possibilité d’obtenir un financement « one shot ». Dans la réalité, « le total des demandes s’élevait à 343.000 € et plus de 237.000 € ont effectivement été accordés » dit le GBO ans un communiqué. Mais « le GBO/Cartel déplore que toutes les demandes n’ont pu être satisfaites »

Pour 2023, un budget mieux adapté est envisagé et la réflexion est en cours pour 2024. Mais à l’ABSyM, on reste prudent et on attend de voir si cela suffira. A partir de 2025, les coopérations fonctionnelles devraient être en place et le financement suivra l’indice pivot. 

La question de l’indexation du personnel a aussi été soulevée par les participants et ce n’est pas la première fois. C’est l’indice santé qui est utilisé alors que pour être réaliste, cela devrait être l’indice pivot. Mais comme le fait remarquer le Dr Herry, « il y a aussi l’indexation barémique : en moyenne, pour un salarié, cela fait une augmentation de l’ordre du pourcent par an. Au bout d’une carrière de 40 ans, la charge financière salariale supplémentaire, rien que pour cette augmentation barémique, grimpe donc jusqu’à 40% du salaire initial non indexé. Il faudrait tout de même en tenir compte. »

Il reste que certains frais peuvent toujours poser problème mais l’Inami semble dorénavant faire preuve d’une plus grande souplesse que par le passé. A l’avenir, à l’intérieur d’un forfait attribué, les PMG pourront effectuer des glissements budgétaires pour des postes tels que la téléphonie, les fax et d’autres sous-rubriques comptables. La latitude qui leur est laissée pour la gestion de leur budget s’améliore donc elle aussi.

Le problème du 1733 est également revenu sur la table. Des centres d’appel, par manque de personnel, arrêtent de fonctionner certains jours. De plus, comme la phase II du 1733 n’est pas généralisée, on assiste à un reflux vers les PMG de nombreux patients non triés. Cela engendre au niveau des PMG des besoins supplémentaires de personnel. Là non plus l’Inami ne fait pas la sourde oreille et a programmé la mise sur pied cette semaine d’une réunion de concertation destinée à trouver des solutions aux difficultés du 1733. Le GBO/Cartel dit « attendre avec impatience le résultat de cette concertation ». Elle insiste sur le fait que beaucoup de PMG wallons n’ont pas eu le temps ni le financement pour s’adapter aux nouvelles modalités de fonctionnement du 1733, qui devraient entrer en vigueur le 21 février. "Celles-ci sont inapplicables", dit le syndicat ,  "il risque d’y avoir des renvois de patients vers des postes de garde fermés car tous ne sont pas ouverts aux mêmes moments. " 

 

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