L'Union générale des infirmiers de Belgique (UGIB) a déposé un recours en annulation auprès du Conseil d'État contre l'élargissement des activités infirmières qui peuvent être effectuées par des aides-soignants, a-t-elle annoncé.
L'arrêté royal en cause doit entrer en vigueur le 1er septembre prochain. Il autorise les aides-soignants à poser cinq actes infirmiers supplémentaires sur les patients, comme administrer des gouttes oculaires, mesurer le taux de glycémie ou la tension. La formation des futurs aides-soignants sera adaptée en conséquence. Pour les aides-soignants actuels, l'élargissement des activités est conditionné au suivi d'une formation de 150 heures (dont une partie peut être effectuée sous forme de stage).
«En soi, cette mesure n'est pas mauvaise. Dans un secteur des soins de santé en pleine croissance, toute aide est en effet la bienvenue», estime l'UGIB. Cependant, son impact pour les infirmiers reste marginal tandis que «les exigences de formation pour les actes infirmiers supplémentaires sont manifestement insuffisantes pour garantir la qualité des soins», selon l'Union. «Non seulement la responsabilité médicale légale des infirmiers, sous la supervision desquels des aides-soignants travaillent, est compromise, mais la santé publique et la sécurité des patients sont également mises à mal.»
«La création de trois catégories d'aides-soignants (les aides-soignants actuels avec ou sans formation supplémentaire et les futurs aides-soignants), en combinaison à des exigences de formation insuffisantes, est préoccupante. Il ne sera pas possible pour les infirmiers (et les établissements de soins) de déterminer, sur la base du titre professionnel, quels types de soins un aide-soignant est ou non autorisé à poser. Cette situation suscite beaucoup de confusion et d'incertitude auprès des divers professionnels de la santé», poursuit l'organisation professionnelle.
Celle-ci avait exprimé ses craintes à la ministre de la Santé Maggie De Block mais déplore ne pas avoir été entendue.