Le Collège de la médecine générale (CMG) précise le rôle des MG dans le dispositif de testing et de suivi des contacts envisagé par le Fédéral. Mais il énonce des réserves. Il y a des garanties et clarifications à obtenir. Entre autres sur le financement de l’opération, des structures et des prestations des médecins. Pour ce dernier point, le CMG penche pour un honoraire forfaitaire, qui rétribuerait la permanence.
Maggie De Block vient d’annoncer, au sortir de la conférence interministérielle Santé publique, que le dépistage des citoyens hors collectivités « sera coordonné par les cercles » dès le 4 mai « pour atteindre sa capacité maximale à partir du 11 mai ». Le Collège précise que la profession veut bien être co-actrice du « testing-tracing » mais pas se substituer aux pouvoirs publics. Il réclame « une collaboration opérationnelle » entre les cercles et une entité publique définie (provinces au sud du pays et RBC à Bruxelles, par exemple) pour l’organisation concrète du volet testing.
En pratique, qu’attendra-t-on des MG ? Qu’ils se chargent de prélèvements nasopharyngés sur des patients et certains contacts proches de cas avérés, selon des procédures préalablement concertées – espère le Collège - entre experts et représentants des MG. Le Collège réclame que le résultat du test parte vers le MG renseigné par le patient et/ou titulaire de son DMG.
Le Collège invite le Fédéral à cerner les contours financiers du processus (financement des structures où se dérouleront les tests, honoraires des coordinateurs et des testeurs…) La préférence du Collège va à une rétribution forfaitaire des MG participants. Ce qui importe dans le dispositif, c’est son accessibilité, dit-il, c’est la disponibilité de ceux qui procèdent aux frottis. Il est plus judicieux, selon lui, que les MG soient honorés pour la permanence qu’ils assurent plutôt que pour les actes.
Par ailleurs, le CMG demande que les pouvoirs publics, à tous les échelons concernés, assument bien la logistique inhérente à l’opération. Ceci inclut la fourniture du matériel de prélèvement et de protection individuelle, et la maintenance des lieux où les frottis s’opèrent. Les provinces sont perçues comme interlocuteurs « bien au fait de la réalité du terrain » et partant, aptes à définir avec les cercles où mettre en place le tri/testing. Selon les possibilités locales, il pourrait se faire dans des cabinets de MG dûment équipés, dans les centres de pré-tri (existants, à réactiver ou à créer « pour obtenir un maillage performant »), dans des locaux annexes du poste de garde, voire en formule drive-in… Rôle imparti aux cercles : le soin de coordonner l’aspect médical, en dépêchant leurs membres dans ces structures selon un horaire clair pour la population et en envisageant des solutions pour les patients non mobiles. La profession entend bien sûr être associée par les partenaires publics aux décisions d’adaptation du dispositif, en fonction des besoins constatés.
« Inadmissible ! »
Si le scénario semble bien balisé, le Collège n’en soulève pas moins quelques (grosses) réserves : les MG n’ont pas d’information opérationnelle suffisante sur le traçage qui doit s’opérer en parallèle aux efforts de testing ; ils n’ont pas d'équipement de protection valable en suffisance (ni d’infos sur leur approvisionnement futur) ; les hôpitaux qui alimentaient « leur » centre de pré-tri en équipement arrivent à bout de ressources ; des centres ferment… Par ailleurs, de nombreux MG sont allés prêter main forte pour tester les résidents des MRS. Eux ont répondu ‘présent’ « mais ils ne savent toujours pas comment ils seront rémunérés... c'est inadmissible ! », fait remarquer le Collège.
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