"Trop peu de matériel de protection et d'écouvillons pour tester plus largement" (Absym)

A partir de lundi prochain, les médecins généralistes pourront commencer à tester leurs patients à grande échelle; une décision qui s'inscrit dans la stratégie de déconfinement annoncée vendredi dernier par le gouvernement à la suite du Conseil national de sécurité.

Pour l'instant toutefois, les équipements de protection et les écouvillons viennent à manquer pour les médecins, souligne Marc Moens, président honoraire de l'Association belge des syndicats de médecins (Absym). "Les soldats sont encore envoyés sur le champ de bataille sans armes ni munitions."

Le ministre compétent Philippe De Backer plaide depuis plusieurs semaines déj& agrave; pour une augmentation des tests, et dans le cadre de la stratégie de déconfinement, pour l'élargissement des critères pour se faire tester. Mardi, le ministre a annoncé à la Chambre que 15.000 tests étaient effectués quotidiennement depuis quelques jours.

Le 4 mai, les dépistages seront aussi élargis à ceux qui ne présentent pas de symptômes respiratoires. Pour l'instant, ce n'est clairement pas possible, prévient M. Moens. "Les écouvillons, par exemple. Régulièrement, je vois des images de matériel de dépistage avec des boules de coton épais, mais ce n'est pas la bonne manière de prélever. Le matériel adéquat est difficile à se procurer, car l'usine la plus importante de petits cotons se trouve en Lombardie (Italie) et la production y est à l'arrêt depuis des semaines."

Le matériel de protection fait également défaut. M. De Backer a indiqué mardi que le nombre de masques chirurgicaux se situait au-dessus du seuil critique et qu'une réserve stratégique pouvait donc être envisagée mais ce n'est pas encore le cas pour les masques FFP2.

Et la quantité très limitée de masques sur le marché n'est pas toujours attribuée au personnel soignant, dénonce le président d'honneur de l'Absym. "Dans la rue, je vois des gens marcher avec des masques chirurgicaux ou des masques FFP2, mais ceux-ci sont nécessaires aux services de soins", dit Moens. "Les pharmaciens le savent, mais ils sont sous pression des clients. En fait, le gouvernement devrait interdire ça." M. Moens a estimé la pénurie à quelques centaines de milliers de masques.

Les médecins généralistes pourront reprendre les consultations non urgentes la semaine prochaine, mais le président honoraire de l'Absym leur demande d'être sélectif et d'évaluer les risques pour chaque patient.

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