Alors que l'Europe est confrontée à un vieillissement démographique et à une véritable "vague de vieux" qui n'a pas encore atteint son pic, des députés de la commission Santé et Action sociale du parlement wallon ont accouché d'une cinquantaine de recommandations pour "bien vieillir en Wallonie", avec en fil rouge les leçons de la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet les maisons de repos - où vit 1% de la population belge - et la volonté de remettre les seniors au centre des décisions qui les concernent.

Fruit d'un travail entamé fin 2020 par les parlementaires régionaux Joëlle Kapompole (PS), Diana Nikolic (MR), Laurent Heyvaert (Ecolo) et Mathi lde Vandorpe (Les Engagés), épaulés par le professeur de l'uLiège Stéphane Adam, spécialisé en psychologie du vieillissement, ces recommandations ont été présentées ce mercredi au cours d'une conférence de presse.

Parmi celles qui sont 'opérationnalisables' rapidement, les auteurs du rapport introductif plaident notamment pour qu'une attention particulière soit accordée à la participation des seniors afin que ceux-ci restent acteurs de leur vie. Ils avancent également la piste d'une certification de type PEB  pour les logements adaptés à la perte d'autonomie et entendent 'booster' le développement d'une filière de 'silver economy' pensée "pour et avec" ses usagers.

Il convient également, selon eux, de soutenir l'émergence de projets innovants en termes d'habitats; de renforcer l'approche pluridisciplinaire de la prise en charge du vieillissement et du maintien en autonomie des aînés chez eux; de revaloriser les métiers des soins à domicile; d'accompagner les aidants proches et surtout de sortir de la logique de l'ultra-médicalisation des maisons de repos.

"L'enjeu est vraiment d'écouter la personne âgée, de la replacer au centre des prises de décision pour qu'elle soit protagoniste de son projet de vie", a  résumé la députée socialiste Joëlle Kapompole. "Nous devons aussi rechercher des modèles innovants, humains et concrets afin d'imaginer un avenir plus optimiste pour nos aînés", a ajouté Diana Nikolic (MR). 

"Au cours de notre travail, nous avons pu entendre des aspirations différentes mais il y avait des points communs: peu importe son lieu de vie, il faut qu'on se sente chez soi, entouré de solidarité", a poursuivi l'écologiste Laurent Heyvaert tandis que pour Les Engagés, Mathilde Vandorpe a mis l'accent sur le renforcement de la prise en charge des seniors à leur domicile. "C'est là qu'ils veulent rester le plus longtemps possible."

Première étape dans la réflexion sur une meilleure gestion des aînés en Wallonie, ce rapport introductif sera présenté en commission Santé et Action sociale dès que possible.