Ce vendredi, les généralistes néerlandais fermeront leurs cabinets

On s’attend à ce qu’une dizaine de milliers de généralistes, d’auxiliaires cliniques et de médecins assistants manifestent ce vendredi aux Pays-Bas. Les portes de nombreux cabinets seront closes et seuls les services d’urgences fonctionneront. Ce sera le point d’orgue d’une semaine d’action qui a commencé lundi.

Les généralistes néerlandais en ont marre. L’amertume sourd depuis longtemps et dépasse aujourd’hui les bornes au point d’exploser. Pareil mécontentement ne s’arrête hélas pas aux frontières et on peut établir un certain parallélisme avec ce qui se passe en Belgique, malgré une organisation différente des soins de première ligne.

Un quart d’heure par consultation

La principale exigence des généralistes hollandais porte sur l’allégement de la pression qui pèse sur eux. Cette pression excessive est due à une pénurie de généralistes et à la surcharge de travail qui s’ensuit. La « Landelijke Huisartsenvereniging » (LHV) se positionne derrière cette action au travers d’une vaste campagne publicitaire diffusée à l’aide de vidéos et de posters.    

Depuis le début de la semaine, jusqu’à jeudi, toutes sortes d’événements sont mis en place : visites de travail pour les députés, actions sur les média sociaux, initiatives locales et régionales … 

La LHV appelle à l’action pour la fin de la semaine : « Nous incitons pour le 1er juillet autant de généralistes que possible et leurs collaborateurs à laisser leur cabinet pour se rassembler au Malieveld à La Haye. Il est très important qu’un maximum de gens s’y retrouvent afin que le ministre de la santé Kuipers et tous les autres décideurs ne puissent pas passer à côté de notre message. »

Le soutien des patients est sollicité car en fin de compte ils y ont intérêt : en premier lieu, les tâches administratives doivent être diminuées, ce qui libèrera plus de temps pour les patients eux-mêmes. Plus concrètement, la durée standard d’une consultation doit passer de dix minutes à un quart d’heure. Cela exige une approche très différente du système car il faudra un bon nombre de médecins supplémentaires. Mais ce n’est que logique étant donné que le généraliste est la plaque tournante des soins de première ligne et que des personnes présentant une très large palette de plaintes viennent le consulter. 

« L’investissement dans la première ligne est un investissement rentable », rappelle l’association. « Tant sur le plan financier qu’en ce qui concerne la satisfaction des patients. » Des tas de projets pilotes l’ont déjà démontré aux Pays-Bas mais le problème est que l’autorité n’en fait apparemment rien.

Listes d’attente et infrastructure

On doit enfin s’attaquer au raccourcissement des listes d’attente. Il faut aussi apporter plus de soutien en infrastructure pour installer de nouveaux cabinets. 

Ces exigences ne sont pas très différentes de celles des généralistes belges. Chez nous,  le ministre Vandenbroucke a fait un pas vers les généralistes en s'efforçant de répondre à certainnes attentes avec le New Deal. Mais il ne faudrait pas que cela reste de belles paroles jusqu’à ce que la bombe n’explose.

Un site web  (en néerlandais) est accessible pour suivre l’action en live. Les généralistes des Bays-Bas peuvent notamment y composer leur T-shirt de manifestation et lancer un « live blog ». 

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