La vocation de la garde MG est d’offrir à la population une qualité et une continuité des soins. Ces buts premiers sont les grands absents du projet de coopérations fonctionnelles (CP), proteste l’ABSyM. Les volets administratif et financier phagocytent l'essence même du travail.
Après avoir scruté le projet de financement des coopérations fonctionnelles (CP) soumis à la médico-mut de fin octobre, le syndicat trouve honteux que les MG n’y soient inclus que par l’obligation de participer à la permanence, eux qui font tourner les PMG - et font donc partie des (futures) CP. « Il semblerait qu’ils deviennent ‘des petites mains’, des fonctionnaires », s’indigne-t-il: « ils ne gèrent plus vraiment, et ne participent pas réellement aux décisions de fonctionnement ».
Avec les centres de vaccination, une idée de la « valeur » d’un médecin a été définie : 80 €/h en semaine, fait observer l’ABSyM. « Et ce, pour un travail qui requiert moins de compétences que lors d’une garde ». Une révision des honoraires de garde et de disponibilité s’impose, estime le syndicat, afin de proposer aux MG un financement décent. Celui-ci pourrait être forfaitaire (80 € par heure de garde), imagine-t-il, et majoré pour les heures irrégulières et de week-end. « Après tout, quitte à être considérés comme fonctionnaires, autant l’être… jusqu’au bout ! (…) Les rétributions d’honoraires des consultations et visites reviendraient alors à l’Inami. »
L’ABSyM en appelle aussi à une rémunération des MG qui s’investissent pro deo dans les conseils d'administrations des postes (et, à l’avenir, des CP). Leur rétribution devrait être prévue dans le budget, tout comme celle de la fonction de coordination médicale qui n’est pas mentionnée dans le projet. A ne pas négliger non plus : les frais qui découleront de la dissolution des ‘vieilles’ asbl PMG et de la constitution des nouvelles asbl CP.
Du licenciement de personnel est à prévoir. Autre surcoût à anticiper au rayon RH : avec le choix de la commission paritaire 330, de nouveaux barèmes seront obligatoires à la création des CP.
L’ABSyM fustige encore une imprécision globale qui rend tout positionnement hasardeux: « le projet mentionne que les statuts suivront un modèle réalisé par l’Inami. Sans connaitre ce modèle au préalable, comment accepter? Certains PMG devront-ils fermer ? » Les critères de financement sont imprécis. Le ratio de 80% de consultations pour 20% de visites n’est pas réaliste partout. « A revoir, donc ». Sans oublier qu’un 1733 efficace H24 devrait être en place pour chacun, avant qu’on ne crée les CP…
L’ABSyM poursuit sa missive avec d’autres questions pendantes, et inquiétantes. En vrac et sans exhaustivité, elles portent sur la volonté de privilégier un fournisseur externe pour les déplacements des MG, sur l’utopie de vouloir développer des synergies dans le transport ou l’accueil avec les hôpitaux, sur le danger d’une uniformisation des ROI sur un modèle (flamand) inadapté, sur l’insuffisance, au niveau du software, des 75 € par licence envisagés. « Quel fournisseur est à ce prix ? Pouvons-nous en déduire que tous devront avoir le même ? »
En conclusion, il existe déjà des services de garde répondant aux critères des CP. « Il est inconcevable de chambouler complètement leur mode de fonctionnement. » Suggestion : définir un minimum légal à respecter en matière d'organisation, mais avec une certaine marge de liberté.
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Charles KARIGER
30 novembre 2021Ta gueule, petit plouc-médecin! Fais ce qu'on te dit de faire et ferme-là ! Et sois reconnaissant SI on te paie, sans marchander. De toute manière, les mutualistes, les économistes de la santé, les robben, les partis et les smals savent mieux que toi comment organiser les soins, quel budget y allouer et te dire quels documents tu dois remplir.