Les résidents des MR(S) sont, de par leur âge, un groupe à risque en matière d’infection au Covid-19. Les établissements de soins résidentiels ont-ils reçu des instructions spécifiques de la part des autorités ? Que conseille l’Association francophone des médecins coordinateurs à ses membres et, plus largement, aux MG qui suivent des résidents ?
Le 28 février, l’AViQ a bien adressé aux MR(S) un courrier de rappel des mesures à prendre pour limiter la transmission des virus respiratoires. Sans surprise, on y évoque par exemple l’importance de l’hygiène des mains (pour les résidents, le personnel, les visiteurs). Suivent des consignes comme mettre des solutions hydroalcooliques à disposition des familles pour qu’elles puissent se désinfecter les mains avant et après un passage au home, aérer les locaux, décourager le présentéisme des collaborateurs malades et dissuader les proches atteints d’une infection respiratoire - quel que soit le pathogène en cause - de venir voir leur parent.
Le 2 mars, alors que les cas confirmés se multipliaient en Belgique, Fémarbel, la Fédération professionnelle des MR(S) privées, estimait dans une information à ses membres n’avoir reçu « aucune recommandation spécifique venant des ministres de tutelle, de l’AViQ et d’IRISCARE ». Son secrétaire général, Vincent Frédéricq, répétait en substance les précautions ci-dessus, assorties du conseil de noter le nom des visiteurs afin d’assurer la traçabilité du virus vers l’extérieur si jamais une infection au Covid-19 venait à se déclarer dans l’établissement.
L’Aframeco, l’Association francophones des médecins coordinateurs, a de son côté relayé vers ses membres la dernière version en date de la procédure à appliquer par les généralistes soupçonnant un cas de Covid-19, en conseillant de consulter régulièrement la plateforme de référence Sciensano. De fait, la définition même de ‘cas suspect’ va évoluer en fonction de la situation épidémiologique. Ce mardi soir, elle tiendra un CA où le sujet coronavirus sera débattu. « Dans tous les cas, le maintien de l’isolement du patient suspect reste la priorité à ce jour », écrit l’Aframeco.
« Un (r)appel au bon sens… »
Dans les 4 MR(S) des Foyers Saint-Joseph (Hainaut), « isoler un résident présentant des signes faisant songer au coronavirus sera, de fait, le premier réflexe », nous confirme Christine Permanne, directrice du site Notre-Dame de Bonne Espérance, à Châtelet. « Une procédure qu’on va appliquer en chambre si la chambre est individuelle ou dans notre chambre spéciale d’isolement. Si l’état du résident devenait alarmant, il serait orienté vers l’hôpital, après un contact téléphonique préalable pour exposer le cas et organiser le transfert. »
A part ça, la MR(S) hennuyère s’active à « refaire une campagne de sensibilisation des collaborateurs et des familles via des affiches ». Encore une fois, il s’agit de rappeler les gestes d’hygiène fondamentaux, qui valent aussi pour enrayer la grippe, et de convaincre les proches présentant une affection respiratoire de postposer. « Un (r)appel au bon sens… »
Compte-t-elle « gendarmer » à l’entrée, en faisant le tri des visiteurs qui reviendraient d’une zone à risque ? « Je pense que c’est difficilement praticable. En plus, cela créerait une vraie phobie. »