La sécurité du généraliste dans la gestion des infections au Covid-19 en l’absence de masques adaptés ou encore l’éducation du public (à poursuivre d’urgence) quant aux bons réflexes à adopter… Voilà quelques points discutés pendant deux heures cet après-midi entre les MG et la ministre régionale de la Santé, Christie Morreale.
Christie Morreale rencontrait cet après-midi les représentants de la médecine générale au sud du pays (FAGw, GBO, ABSyM, SSMG, FMM…) en compagnie du Centre de crise régional et de l’AViQ. « Seul représentant du Fédéral, niveau dont relève la gestion des épidémies : Sciensano », rapporte le Dr Delrée, président de la FAGw. « Il s’agissait plus d’une réunion d’information réciproque, où l’on a pu évoquer les difficultés ‘remontées’ du terrain, que d’une réunion de travail. »
Ce qu’on peut en retenir ? « Que les généralistes doivent se montrer particulièrement attentifs à leurs mails ces prochains temps. La FAGw a déjà joué les relais [de consignes émanant des autorités] et elle le fera à nouveau. Malgré tout, il y a des MG qui ne semblent pas encore bien au courant. De la définition du ‘cas suspect’, par exemple. »
Les MG ont pu partager les problèmes très concrets se posant à eux. Le manque de matériel pour le frottis, par exemple. Et puis, bien sûr, la pénurie de masques. « Elle est d’ampleur européenne, nous dit-on. » Quand les MG peuvent-ils espérer en recevoir ? « Nous n’avons pas d’indication de délai. La Région affirme faire ce qu’elle peut, en répercutant nos préoccupations au Fédéral. »
« D’après la consœur épidémiologiste de Sciensano, le port de simples masques chirurgicaux devrait suffire, le virus ne restant pas longtemps en suspension dans l’air ». Mais Guy Delrée reste sur la défensive face à cette tentative de rassurer les généralistes, qui lui paraît appeler confirmation. « Quand vous testez un patient - un seul prélèvement suffit désormais, de préférence dans le nez -, vous devez ôter son masque. Il y a de fortes chances pour qu’il vous ‘asperge’ littéralement de gouttelettes, en éternuant ou en toussant en réaction au frottis. »
Une disponibilité réaffirmée
« Les généralistes - et pas seulement les cercles, je parle de toutes les forces vives du Collège - ont redit à la ministre régionale qu’ils se tenaient à la disposition des autorités pour rédiger avec elles les scénarios de gestion des phases suivantes, à préparer sans attendre », relate encore Guy Delrée.
Ils ont aussi formulé des recommandations telles que créer des "bassins de dépistage", où un cabinet de référence pour une région donnée effectuerait spécifiquement les dépistages, ou encore créer des équipes médicales spécialisées.
Le généraliste marchois a aussi attiré l’attention de la ministre sur les PMG. « Assurément, ces prochains jours, ils vont concentrer des cas d’infection. Leur financement est peut-être fédéral, mais ils contribuent à l’organisation des soins au niveau régional. Ils ne doivent pas être les oubliés des plans et de la communication. »
Communication qui doit aussi s’intensifier - ou se clarifier ? - envers la population. « On a entendu une avalanche d’anecdotes de généralistes montrant que les gens n’ont pas assimilé les bons réflexes à avoir s’ils pensent être atteints. Par exemple, ils viennent sans téléphoner et sans masque s’asseoir en salle d’attente… » Une campagne nationale de sensibilisation devrait suivre, pilotée par le fédéral.
Les préoccupations et recommandations émises seront relayées au fédéral lors du prochain comité de concertation, qui a lieu mercredi matin, a indiqué la porte-parole de la ministre.
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