L’Academisch Medisch Centrum (AMC) et le VU Medisch Centrum d’Amsterdam ont tout récemment ouvert de concert un nouveau centre de formation international destiné aux médecins, l’Amsterdam Skills Centre for Health Sciences (ASC). La nouvelle structure a noué un partenariat avec l’entreprise de technologie médicale Stryker.
Avec l’aide de la technologie virtuelle et de l’intelligence artificielle, l’ASC va développer ‘un nouveau mode d’apprentissage’ pour former plus efficacement les spécialistes médicaux à l’exécution d’opérations chirurgicales et d’autres interventions. Il propose pour cela un certain nombre d’outils, dont une salle d’opération disposant de douze tables, des robots chirurgicaux, des simulateurs et autres instruments de réalité virtuelle, des vidéos d’interventions, un environnement numérique et des salles de conférence pouvant accueillir deux cents personnes.
Le nouveau centre de formation poursuit plusieurs objectifs : accroître la sécurité des patients, réduire la période de formation des chirurgiens et améliorer l’accès à des soins sûrs dans un contexte où quelque cinq milliards d’êtres humains n’ont pas accès à des soins chirurgicaux de qualité suffisante. L’ASC entend aussi développer une formation de base en chirurgie pour les pays où l’offre de soins dans ce domaine est limitée.
30.000 heures de formation
La formation pratique se fait sur des simulateurs, en réalité virtuelle ou sur des corps légués à la science.
“En moyenne, il faut plus de 30.000 heures de formation avant qu’un chirurgien soit en mesure d’opérer en toute indépendance et de diriger une équipe ; c’est quatre fois plus que pour un pilote d’hélicoptère ! Les progrès rapides des technologies numériques ouvrent toutefois une foule de possibilités en matière de formation, y compris au niveau de l’éducation permanente”, souligne l’ASC.
“La technologie virtuelle et l’intelligence artificielle peuvent aider les spécialistes en formation à acquérir plus rapidement les compétences dont ils ont besoin. Cela représente un gain d’efficience considérable, puisqu’il est ainsi possible de multiplier les heures de pratique sans avoir besoin de vrais patients. Il existe même une boîte d’entraînement spéciale que les chirurgiens en herbe peuvent emporter chez eux pour s’exercer à la laparoscopie. Le centre dispose aussi d’un appareil qui permet aux ophtalmologues de réaliser une opération de la cataracte dans un environnement virtuel… et, là aussi, sans avoir besoin d’un vrai patient”, explique dans le quotidien néerlandais Het Parool l’initiateur du projet, le chirurgien Jaap Bonjer.
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